Les relations tendues entre le Maroc et l’Algérie, deux poids lourds du Maghreb, continuent de façonner la dynamique géopolitique de l’Afrique du Nord. Leurs différends de longue date, notamment sur la question du Sahara occidental, ont alimenté une rivalité qui dépasse largement leurs frontières communes. Cette compétition s’est manifestée à travers des désaccords diplomatiques, des tensions frontalières et des efforts pour gagner en influence régionale et continentale. Les deux nations ont souvent cherché à renforcer leur position sur la scène internationale, utilisant leurs ressources naturelles, leurs alliances stratégiques et leur poids diplomatique pour faire pencher la balance en leur faveur. Cette rivalité historique a non seulement affecté leurs relations bilatérales mais a également eu des répercussions sur l’intégration régionale du Maghreb et sur les équilibres politiques au sein de l’Union africaine.
Une course serrée pour la vice-présidence
L’année 2025 s’annonce comme un nouveau terrain d’affrontement entre ces deux géants nord-africains. Le prochain sommet ordinaire de l’Union africaine, prévu en février, sera le théâtre d’une compétition acharnée pour le poste de premier vice-président de la Commission de l’UA. Ce rôle prestigieux, destiné à être attribué à un représentant de l’Afrique du Nord, attise les convoitises du Maroc et de l’Algérie.
Les deux pays ont déjà officialisé leurs candidatures, démontrant leur empressement à occuper cette position stratégique au sein de l’organisation panafricaine. Cette course à la vice-présidence rappelle un épisode similaire en 2023, où les deux rivaux avaient initialement brigué la présidence tournante de l’UA pour 2024, avant de se retirer au profit de la Mauritanie, dans un rare moment de consensus régional.
Des enjeux qui dépassent les frontières du Maghreb
Cette nouvelle joute diplomatique entre Rabat et Alger vise à accroître leur influence sur le continent africain. Le poste de premier vice-président de la Commission de l’UA, bien que moins médiatisé que la présidence, offre une plateforme significative pour façonner les politiques et les priorités de l’organisation. Pour le Maroc, qui a réintégré l’UA en 2017 après une absence de plusieurs décennies, c’est l’occasion de consolider son retour et de peser davantage dans les affaires continentales.
L’Algérie, de son côté, cherche à maintenir son statut de puissance régionale et à contrecarrer l’influence croissante de son voisin occidental. Cette compétition pourrait également avoir des répercussions sur d’autres dossiers sensibles, tels que la question du Sahara occidental, qui reste une pomme de discorde majeure entre les deux pays. Alors que le Kenya semble assuré de prendre la présidence de la Commission en 2025, l’attention se porte désormais sur cette bataille pour la vice-présidence, qui promet d’être un baromètre des rapports de force au sein de la région nord-africaine et au-delà.
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