Le Bénin connaitra en 2026 les premières élections générales de son histoire. Seulement, à moins de deux ans de cette échéance, on ne note pratiquement aucune réelle intention de candidature. Même si, selon les conditions imposées par le nouveau code électoral, ce sont les partis politiques qui doivent désigner le duo de candidat à l’élection présidentielle, on constate qu’il n’y a aucun engouement visible pour 2026.
Les élections présidentielles de 2026, s’annonce avec très peu d’engouement dans les milieux politique béninois. A moins de deux ans des joutes électorales, la vie politique nationale est très peu animée et on enregistre pratiquement zéro intention de candidature potentielle. Aussi bien dans le camp de la majorité présidentielle que celui de l’opposition, aucun leader ne se démarque vraiment du lot. A part le mouvement Olivier Boko qui a fini lui aussi par s’éteindre, on ne voit rien venir concernant les élections à venir.
La peur suite aux cas Aïvo et Madougou ?
Le mutisme des potentiels candidats à la présidentielle de 2026 au Bénin serait-il dû à la peur de s’afficher qui donne lieu à des représailles ? On se rappelle encore ce qui s’est passé dans le cadre de la présidentielle de 2021. Les candidats Madougou et Aïvo, après avoir déclaré très tôt leur intention de briguer la magistrature suprême et lancé des actions dans ce sens, se retrouvent aujourd’hui en prison, qui à 10 ans de prison pour « blanchiment de capitaux et atteinte à la sûreté de l’État », et qui d’autre à 20 de prison pour « complicité d’actes terroristes ».
Même s’ils sont réellement responsables de ce que leur reproche la justice béninoise, ce que beaucoup d’acteurs s’accordent à démentir, leur engagement dans la course à la présidentielle de 2021 aura permis de les mettre à la lumière. On se demande si ce n’est pas cette situation qui retient les potentiels candidats dans leur volonté de se lancer à la conquête de l’électorat ou de s’afficher pour obtenir la confiance des membres de leur parti respectif. Les potentiels candidats préfèrent-ils rester dans l’ombre le plus longtemps possible pour fuir d’éventuelles représailles ?
La taille de l’engagement financier
Il est clair aujourd’hui qu’être candidat à la présidentielle au Bénin, est une question de moyens, surtout financiers considérables. Cela peut aussi être une source de réticence pour les potentiels candidats et même les états-majors des formations politiques. Déjà la caution pour postuler n’est pas une petite affaire. Et comme on le sait par expérience, ceux qui s’engagent dans la course aux élections sont souvent les seuls à supporter généralement les charges financières y afférentes. Et même au sein des partis politiques, l’organisation interne fait que les charges financières pèsent souvent sur une seule personne ou quelques-uns.
Mieux, les dernières élections au Bénin ont prouvé que pour aborder ces joutes, il faut avoir une surface financière importante qui permette de tenir dans le temps et sur la durée. Mais avec la situation de morosité qui sévit au Bénin actuellement, où les portes de Dg sont pour la plupart occupés par des expatriés, où les entrepreneurs locaux sont laissés pour compte, il est difficile de s’engager dans la bataille pour les présidentielles, en comptant sur ses seuls moyens.
Quelles que soient les causes, le manque d’engouement pour les prochaines présidentielles, est un facteur d’inquiétude au sein des populations. Comme on le sait tous, en tout cas jusqu’en 2016, les élections ont toujours été considérée comme une fête au Bénin. C’est à partir des législatives de 2019, les premières organisées sous la Rupture, que pour une première fois des coups de feu ont été entendus dans le cadre des élections au Bénin.
2026 sera – t- elle pacifique ? C’est le vœu le plus cher de tout Béninois. Mais en attendant de le réaliser, les différents partis politiques devraient commencer par positionner leurs leaders pour une meilleure animation de la plateforme électorale en prélude aux élections générales à venir.
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