L’ancien président soudanais, Omar el-Béchir, qui a été évincé du pouvoir par l’armée en 2019 après plusieurs décennies à la tête du pays, a été déplacé le 19 septembre 2024 de sa prison à un hôpital pour recevoir des soins médicaux. À l’âge de 80 ans, l’ex-dirigeant souffre de complications liées à son état de santé, nécessitant des traitements spécialisés. Son transfert à l’hôpital de Merowe, dans l’État du Nord, a été ordonné par son équipe juridique en raison du manque d’infrastructures médicales appropriées dans son lieu de détention précédent, la base militaire de Wadi Seedna.
Ce déplacement suscite des interrogations, car la situation de santé d’Omar el-Béchir n’avait pas été officiellement révélée, bien que plusieurs rapports aient indiqué que son état physique s’était détérioré ces dernières années. La base militaire où il était précédemment détenu n’aurait pas été équipée pour traiter des patients présentant des pathologies complexes liées à l’âge, ce qui a motivé cette décision.
El-Béchir reste une figure controversée. Durant son règne, il a dirigé le pays avec une main de fer, et son régime a été marqué par des guerres civiles, des crises humanitaires et des accusations de violations des droits humains, notamment dans le Darfour. La Cour pénale internationale (CPI) l’a inculpé pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité. En dépit de ces accusations, le gouvernement de transition soudanais a tardé à le livrer à la CPI, laissant ainsi son avenir judiciaire incertain.
Depuis sa chute, le Soudan est en proie à des troubles politiques et économiques, et des tensions internes continuent de secouer le pays. Omar el-Béchir, malgré son déclin physique, reste un acteur politique symbolique dans le pays. Ses partisans ont organisé de multiples manifestations, réclamant son retour au pouvoir, tandis que ses opposants insistent pour qu’il soit jugé à la fois au niveau national et international. Le transfert de l’ancien président intervient alors que le Soudan est déchiré par une querelle de pouvoir entre les généraux Hemedti et Al Burhan.
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