Chine: ce pays africain va restructurer 1,5 Mds $ de dette

Hakainde Hichilema, le président zambien - Photo : DR

La Zambie, premier pays africain à faire défaut sur sa dette en novembre 2020 suite à la pandémie de Covid-19, franchit une nouvelle étape dans la restructuration de ses engagements financiers. Le ministre des Finances zambien, Situmbeko Musokotwane, a annoncé le 27 septembre dernier la conclusion d’accords de principe avec deux importantes banques chinoises pour restructurer une dette de 1,5 milliard de dollars.

Un accord majeur avec deux banques chinoises

Les négociations ont abouti à des ententes avec la China Development Bank (CDB) et l’Industrial and Commercial Bank of China (ICBC), deux institutions financières de premier plan en Chine. Ces accords concernent une part significative de la dette extérieure zambienne, estimée à environ 13 milliards de dollars au total. La restructuration de ces 1,5 milliards de dollars représente donc une avancée notable dans le processus global d’assainissement des finances du pays.

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Le ministre Musokotwane a précisé que ces arrangements avaient reçu l’approbation du Fonds monétaire international (FMI), qui les a jugés conformes aux paramètres de son programme avec la Zambie. De plus, le comité officiel des créanciers zambiens a déclaré que ces accords offraient un allègement de la dette compatible avec le principe de comparabilité de traitement, un critère important dans les restructurations de dettes souveraines.

Un long processus de négociation

La démarche de restructuration de la dette zambienne s’inscrit dans un processus plus large initié en février 2021, dans le cadre de l’initiative proposée par le G20 aux pays les plus pauvres. Les négociations ont été complexes, notamment en raison des divergences entre les pays occidentaux, traditionnellement à la tête des processus de restructuration de la dette des pays en développement, et la Chine, devenue le plus grand créancier bilatéral au monde.

La particularité de cet accord réside dans le fait que la CDB et l’ICBC ont choisi de négocier séparément avec Lusaka en tant que prêteurs commerciaux, bien que la Chine ait coprésidé le comité officiel des créanciers aux côtés de la France. Cette approche souligne la complexité des relations financières entre la Chine et les pays africains endettés.

Prochaines étapes et contexte global

Selon le ministre Musokotwane, la prochaine étape consistera à finaliser ces accords en vue de leur exécution. Ces développements s’ajoutent aux arrangements déjà conclus par la Zambie avec ses créanciers officiels et les détenteurs de ses euro-obligations.

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La situation de la Zambie illustre les défis auxquels sont confrontés de nombreux pays en développement qui ont contracté d’importantes dettes auprès de la Chine. Ces emprunts, initialement perçus comme des opportunités de financement pour des projets d’infrastructure, sont devenus pour certains pays un fardeau financier difficile à gérer, particulièrement dans le contexte économique post-pandémie.

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