Les tremblements de terre façonnent depuis des millénaires la surface de notre planète, résultant généralement de mouvements tectoniques profonds. Ces phénomènes naturels se produisent lorsque l’énergie accumulée dans la croûte terrestre se libère brusquement, provoquant des ondes sismiques qui se propagent à travers les roches. Bien que la plupart des séismes soient d’origine naturelle, l’activité humaine peut parfois être à l’origine de secousses telluriques. L’exploitation minière, la construction de barrages ou l’extraction d’hydrocarbures comptent parmi les activités susceptibles de perturber l’équilibre des forces souterraines et de déclencher des tremblements de terre induits par l’homme.
Une secousse inhabituelle dans la région de Béni Mellal-Khénifra
Le samedi 28 septembre, un séisme de magnitude 3,3 a secoué la région de Béni Mellal-Khénifra au Maroc. L’épicentre a été localisé près de Béni Oukil, à environ 20 kilomètres des villes d’Oued Zem et Fquih Ben Salah. Les habitants de la zone ont confirmé avoir ressenti la secousse, ravivant le souvenir d’un événement similaire survenu en décembre dernier, lorsqu’un tremblement de terre de magnitude 3 avait été enregistré dans la région d’Oued Zem.
L’origine controversée du séisme
Contrairement aux idées reçues, ce séisme ne serait pas d’origine naturelle. Nasser Jabbour, directeur de l’Institut national de géophysique (INGP) chargé de la surveillance sismique au Maroc, a déclaré que cette secousse tellurique était en réalité provoquée par l’activité humaine. Selon lui, l’utilisation de matières explosives pour l’extraction de phosphates dans la région serait à l’origine de ce phénomène. Cette révélation soulève des questions sur les pratiques d’extraction minière et leurs conséquences potentielles sur la stabilité géologique locale.
Les implications pour l’industrie minière et la sécurité publique
L’incident de Béni Mellal-Khénifra illustre les défis auxquels font face les pays riches en ressources minérales. Le Maroc, l’un des plus grands producteurs mondiaux de phosphates, se trouve confronté à un dilemme entre exploitation économique et préservation de l’environnement. Les méthodes d’extraction actuelles, si elles s’avèrent effectivement responsables de secousses sismiques, pourraient nécessiter une réévaluation urgente. Les autorités marocaines devront envisager des techniques d’extraction plus douces ou mettre en place des systèmes de surveillance plus rigoureux pour prévenir les risques sismiques induits. Cette situation pourrait également inciter d’autres pays miniers à examiner de près leurs propres pratiques, afin d’éviter des incidents similaires et de garantir la sécurité des populations vivant à proximité des zones d’extraction.
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