« Selon la famille de M. Olivier Boko, ce dernier se rendait, sur invitation, aux environ de 23h47 comme à l’accoutumée au domicile du Président de la République. Alors que M. Olivier Boko, en compagnie de son épouse, s’avançait, il a été intercepté à hauteur de l’ancien siège de la Sonacop, en face de la direction Moov (réseau de téléphonie mobile), sis à Cotonou, par un véhicule banalisé dont la plaque d’immatriculation n’était pas la plus apparente. Des individus armés mettant M. Olivier Boko et son épouse en joue.
C’est dans ces circonstances que ces assaillants ont amené M. Olivier Boko vers une destination inconnue. À l’heure où nous tenons le présent point de presse, il n’est possible, ni à sa famille, ni à nous-mêmes, ses avocats, de savoir où et dans quel état se trouve M. Olivier Boko, sans doute privé d’aliments, et je vous le dis, et surtout de ses médicaments. Or, notre droit positif proscrit l’arrestation et la détention arbitraire, en même temps qu’il garantit à toute personne privée de liberté dans le cadre d’une procédure judiciaire, le droit de constituer avocat, de se faire examiner par un médecin de son choix, d’informer et de recevoir un membre de sa famille.
Cette violation flagrante des dispositions élémentaires de la procédure pénale se produit dans un contexte où M. Boko ne fait l’objet d’aucune procédure judiciaire, pas plus qu’il n’a été visé auparavant, ni par une convocation, encore moins par un mandat d’amené ou d’arrêt. Ces dérives particulièrement graves qui se répètent dans notre État de droit, surviennent, une fois encore, en violation de la Constitution, des lois internes ainsi que des conventions régionales et internationales auxquelles notre pays est parti. La récurrence de ces faits et l’apathie de l’appareil judiciaire questionnent notre relation à l’État de droit et à l’ancrage démocratique dans notre pays.
C’est pourquoi, nous, avocats de M. Olivier Boko :
Dénonçons son enlèvement par des hommes en armes dans la nuit du 23 au 24 septembre 2024 ; Dénonçons la violation fragrante des fondamentaux de l’État de droit, toute chose de nature à transformer notre pays en un État sans loi et à hypothéquer son attractivité ; Exigeons des autorités politico-judiciaires de notre pays des déclarations immédiates quant aux lieux et conditions de détention de M. Olivier Boko et quant aux faits qui lui sont reprochés. Car, prenons à témoin, les instances nationales, régionales et internationales garantes des droits fondamentaux de la personne humaine et de la démocratie véritable, ainsi que le peuple béninois. De tout ce qui précède, il découle nécessairement de la nullité absolue de toutes les procédures initiées à l’encontre de M. Boko, Homéky et Tévoèdjrè. Voilà pourquoi nous exigeons, sa mise en liberté immédiate tirée du caractère arbitraire de son enlèvement »
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