L’Égypte, considérée comme un leader régional en matière de production de gaz naturel, fait face à un tournant décisif. Autonome en gaz naturel depuis 2018, grâce à l’exploitation du gisement géant Zohr, le pays pourrait bientôt devenir un importateur net. La baisse de production de Zohr, passant de 2,7 milliards de pieds cubes par jour en 2022 à environ 2 milliards depuis janvier 2024, a considérablement fragilisé l’équilibre énergétique du pays.
Cette chute de production pousse le gouvernement égyptien à envisager l’importation de gaz pour pallier la demande croissante, surtout avec l’arrivée de l’hiver. Le 6 septembre 2024, l’Egyptian General Petroleum Corporation (EGPC) a publié un appel d’offres pour l’acquisition de 20 cargaisons de gaz naturel liquéfié (GNL) entre octobre et décembre. C’est la première fois que l’Égypte se tourne vers l’importation depuis qu’elle a atteint l’autosuffisance en gaz en 2018.
Le pays, qui avait bâti sa stratégie énergétique sur l’exploitation du champ Zohr, se voit aujourd’hui contraint de compter sur des partenaires extérieurs pour répondre à ses besoins croissants. Zohr, situé en mer Méditerranée et découvert en 2015, avait propulsé l’Égypte au rang de puissance régionale dans le domaine énergétique. Cependant, les difficultés techniques liées à l’épuisement naturel des ressources et à une exploitation intense ont entraîné cette baisse de production inattendue.
La dépendance croissante de l’Égypte vis-à-vis des importations est également accentuée par la demande interne qui ne cesse de croître, notamment en raison des besoins en électricité, des industries énergivores, et des exigences domestiques. Les partenaires du Golfe, notamment les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite, avec qui l’Égypte entretient des relations économiques solides, devraient jouer un rôle clé dans la fourniture de cette énergie nécessaire.
En parallèle, les autorités égyptiennes cherchent à diversifier leurs sources d’approvisionnement énergétique. L’objectif est de maintenir un équilibre entre les importations de gaz et la promotion des énergies renouvelables, afin de répondre aux besoins croissants tout en réduisant la dépendance vis-à-vis du gaz naturel. Le pays a déjà fait des investissements notables dans les énergies renouvelables, notamment dans les projets solaires et éoliens, et envisage d’intensifier ses efforts dans ce domaine pour alléger la pression sur ses ressources gazières.
Le secteur pétrolier et gazier égyptien se retrouve donc à un carrefour. Alors que la baisse de production du gisement Zohr représente un défi de taille, les autorités sont résolues à diversifier leurs options. Le gouvernement pourrait aussi, selon certains experts, explorer des collaborations avec des entreprises internationales pour redynamiser les explorations en mer Méditerranée, et ainsi, trouver de nouvelles réserves capables de compenser la baisse actuelle.
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