La justice genevoise a rendu son verdict dans l’affaire impliquant l’islamologue suisse Tariq Ramadan. La Cour de justice de Genève a annulé le jugement précédent, reconnaissant cette fois l’accusé coupable de viol et de contrainte sexuelle. Cette décision marque un tournant significatif dans une affaire qui a connu de nombreux rebondissements.
Le verdict prononcé le 28 août 2024 condamne Tariq Ramadan à une peine de trois ans de prison, dont un an ferme. Les faits reprochés remontent à la nuit du 28 au 29 octobre 2008, où la plaignante, connue sous le pseudonyme de « Brigitte », aurait subi des actes sexuels non consentis dans une chambre d’hôtel à Genève.
Contrairement au premier procès qui s’était soldé par un acquittement, la cour d’appel a cette fois retenu les arguments de l’accusation. Les juges ont notamment pris en compte plusieurs témoignages, certificats médicaux et avis d’experts qui corroboraient les déclarations de la plaignante. Cette convergence d’éléments a joué un rôle crucial dans la conviction de la chambre quant à la culpabilité de l’accusé.
Le procureur avait évoqué lors du procès la notion d’ »emprise » exercée par Ramadan sur la victime, comparant la situation à un « syndrome de Stockholm« . Cette perspective a sans doute influencé l’appréciation des juges sur la nature de la relation entre l’accusé et la plaignante.
L’affaire a débuté par une rencontre lors d’une séance de dédicaces, suivie d’échanges de plus en plus intimes sur les réseaux sociaux. Si les deux parties s’accordent sur le fait d’avoir passé la nuit ensemble dans la chambre d’hôtel, leurs versions des événements divergent radicalement. Ramadan a toujours nié tout acte sexuel, affirmant avoir simplement repoussé les avances de la plaignante.
Il est à noter que la plainte n’a été déposée que dix ans après les faits présumés. L’accusation a expliqué ce délai par l’émergence d’autres plaintes contre Ramadan en France en 2017, qui auraient encouragé « Brigitte » à témoigner à son tour.
Cette condamnation intervient dans un contexte où la figure de Tariq Ramadan, longtemps considérée comme influente dans l’islam européen, est devenue source de controverses. L’islamologue de 62 ans, qui a toujours clamé son innocence, dispose encore d’un délai de 30 jours pour faire appel de cette décision auprès du Tribunal fédéral suisse.
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