Le gouvernement ivoirien a annoncé une augmentation significative du prix d’achat du cacao aux planteurs, atteignant un niveau historique de 1.800 francs CFA (2,7 euros) le kilo. Cette décision intervient dans un contexte de flambée des cours mondiaux et souligne l’importance cruciale de cette culture pour l’économie du pays.
Le ministre de l’Agriculture, Kobenan Kouassi Adjoumani, a révélé cette hausse de 20% lors d’une cérémonie officielle à Abidjan. Ce nouveau tarif marque une progression notable par rapport au prix de 1.500 francs CFA fixé pour la récolte intermédiaire d’avril à septembre, et représente presque le double du montant établi en 2023.
La Côte d’Ivoire, leader mondial de la production de cacao avec 45% de l’offre globale, adopte une approche distinctive en vendant ses fèves par anticipation et en régulant les prix d’achat. Cette stratégie vise à atténuer l’impact des fluctuations du marché sur les revenus des producteurs, contrairement à d’autres pays comme le Cameroun où le système est libéralisé.
L’importance du cacao pour l’économie ivoirienne est indéniable, représentant 14% du PIB national. Cette augmentation des prix reflète non seulement la tendance haussière observée sur les marchés internationaux, mais aussi la volonté du gouvernement de soutenir ce secteur vital.
Le Ghana, deuxième producteur mondial et voisin de la Côte d’Ivoire, a également ajusté ses tarifs à la hausse. Les autorités ghanéennes ont fixé un prix similaire d’environ 1.800 francs CFA, soit une augmentation de 45% pour la saison 2024/2025. Cette décision vise notamment à contrer la contrebande et à aligner les prix sur ceux du marché mondial.
Les cours du cacao ont connu une ascension fulgurante, dépassant les 10.000 dollars la tonne à New York en début d’année. À Londres, le prix pour livraison en septembre 2024 a enregistré une hausse spectaculaire de 170% sur un an. Cette envolée s’explique en partie par une diminution de la production mondiale, notamment en Côte d’Ivoire et au Ghana, où des conditions climatiques défavorables ont affecté les récoltes.
Malgré l’enthousiasme généré par cette hausse des prix, certains producteurs expriment des réserves. La réception mitigée de cette annonce souligne la complexité des enjeux liés à la filière cacao et les défis persistants auxquels font face les acteurs du secteur.
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