La Serbie, en pleine quête d’intégration au sein de l’Union européenne (UE), explore également de nouvelles opportunités sur la scène internationale. Récemment, le vice-Premier ministre serbe, Aleksandar Vulin, a laissé entendre que son pays n’écartait pas la possibilité de rejoindre le groupe des BRICS+. À l’approche du sommet des BRICS, qui se tiendra prochainement à Kazan, Vulin a affirmé lors d’un entretien médiatique que la Serbie serait présente à cet événement majeur.
« Il serait irresponsable de ne pas explorer toutes les options », a déclaré Aleksandar Vulin, mettant ainsi en lumière les perspectives qu’offre l’adhésion aux BRICS pour la Serbie. Bien que le pays soit engagé dans le processus d’adhésion à l’Union européenne depuis plusieurs années, Vulin a rappelé que « l’adhésion aux BRICS est devenue une véritable alternative à l’UE ». Une déclaration qui reflète une stratégie prudente, mais ouverte aux opportunités offertes par l’évolution des alliances internationales.
Avec l’Union européenne, la Serbie voit dans ce partenariat la clé d’un avenir prospère, tant sur le plan économique que politique. Toutefois, l’intégration est longue et semée d’obstacles, en raison des exigences strictes de l’UE en matière de réformes institutionnelles, judiciaires, et des droits humains. En parallèle, les BRICS offrent un autre modèle de partenariat qui attire de plus en plus de pays cherchant à diversifier leurs relations extérieures.
Les BRICS représentent aujourd’hui près de 40 % de la population mondiale et 25 % du PIB global. Pour la Serbie, rejoindre ce bloc pourrait être une opportunité économique majeure, d’autant plus que plusieurs des membres des BRICS, notamment la Chine et la Russie, sont déjà des partenaires clés de Belgrade. La coopération avec ces puissances émergentes a déjà donné lieu à d’importants investissements dans les infrastructures serbes, que ce soit dans les secteurs de l’énergie, des transports ou de la technologie.
La présence de la Serbie à Kazan pourrait également renforcer ses liens avec les pays des BRICS, tout en lui permettant de mieux évaluer les avantages potentiels d’une adhésion. Pour Vulin, « il ne fait aucun doute que les BRICS constituent une alternative viable », offrant un modèle de développement différent de celui proposé par l’UE, avec moins de contraintes en matière de réformes structurelles.
Cette double ambition pourrait cependant poser un défi pour la politique étrangère serbe. En cherchant à rejoindre à la fois l’UE et les BRICS, Belgrade doit trouver un équilibre délicat entre les deux sphères d’influence. L’UE reste la priorité officielle, avec les nombreux avantages qu’elle représente, tels que les fonds européens, l’accès à un marché unique et une plus grande stabilité institutionnelle. Toutefois, l’attrait des BRICS pourrait offrir à la Serbie un levier stratégique pour diversifier ses alliances et se positionner comme un acteur neutre mais influent sur la scène internationale.
Ce choix entre deux espaces communautaires ne signifie pas nécessairement une rupture avec l’un ou l’autre. Plusieurs pays dans le monde, comme l’Inde ou la Chine, jonglent déjà avec des partenariats multiples tout en conservant leur souveraineté et leur indépendance stratégique. Pour la Serbie, ce modèle pourrait être une source d’inspiration alors qu’elle continue de naviguer entre l’Occident et d’autres pôles de puissance mondiale.
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