2026 est source de grandes inquiétudes au Bénin. Mieux que le passage du Prpb à l’ère du renouveau démocratique, les Béninois et particulièrement les acteurs politiques se posent mille et une questions sur ce qui se passera aux prochaines élections générales. Au fur et à mesure que l’échéance approche, l’anxiété s’empare davantage du peuple béninois, pourtant connue pour sa tradition festive à chaque élection, du moins celles organisées avant 2016.
Les candidatures à la présidentielle de 2026 seront clôturées le 14 octobre 2025, soit 180 jours avant le scrutin prévu pour le 12 avril 2026. A un an de cette échéance, la situation politique nationale interpelle les acteurs à tous les niveaux. Si du côté du gouvernement, tout semble normal, dans le rang des autres acteurs, surtout de l’opposition et de la Société civile, l’inquiétude ne cesse de monter.
Dans une tribune qu’il a publié sur sa page Facebook le 14 octobre, l’opposant en exil Valentin Djènontin Agossou écrit : « nous sommes exactement à un an de la date de clôture de dépôt des dossiers de candidature à la fonction du président de la République, puisque les dossiers de candidature doivent être déposés au plus tard 180 jours avant le 1er tour du scrutin. A un an de cette échéance, contrairement à la tradition vécue un quart de siècle (1991-2016) au Bénin où les candidatures à la fonction du président de la République sont annoncées des mois ou des années avant le scrutin, aucun candidat, aucun parti politique n’ose engager le débat ». Ce constat est vrai d’autant plus qu’aucun candidat déclaré n’est connu à ce jour pour ces élections. Le seul dont la candidature est suscitée par ses partisans depuis quelques mois, est actuellement en prison pour tentative de coup d’Etat.
Pour Valentin Djènontin, « ce silence imposé par la terreur et la médiocrité des lois électorales crisogènes et explosives ne présage pas d’un avenir calme sans crises sociales au Bénin. Tout le monde vit dans la psychose ». Aussi bien le camp présidentiel que l’opposition et même la Société civile sont gagnées par l’anxiété relativement aux élections de 2026. « Les alliés du Chef de l’Etat, donc de la mouvance présidentielle attendent la décision du Chef : désigner son dauphin. Les partis d’opposition marchent comme sur des œufs et manquent d’audace pour s’affirmer. Tout se passe comme s’ils attendent aussi l’autorisation du Chef de l’Etat avant d’afficher leurs ambitions », révèle Valentin Djènontin.
Pourtant, conformément aux dispositions de la loi N° 2019-40 du 07 novembre 2019 portant Constitution du Bénin et de la loi N° 2019-43 du 15 novembre 2019 portant code électoral, le Bénin vivra en 2026 les élections générales ; une première sous l’ère du Renouveau démocratique : législatives et communales, puis présidentielle la même année. « Au regard du climat politique, social et économique tendu, le Bénin court de gros risques sociaux, sécuritaires et humanitaires si le peuple béninois et les forces vives de la nation ne puisent pas dans le génie béninois une énergie nouvelle pour négocier ce tournant décisif et crucial pour l’avenir et le vivre ensemble entre béninois », confie Djènontin.
L’enjeu de 2026, comme on le sait tous, est de taille et les défis à relever sont énormes. C’est pourquoi l’ancien ministre de la justice du Bénin conseille : « aucun sacrifice ne serait de trop pour être consenti quel que soit notre bord politique, religieux ou philosophique. De l’intérieur comme dans la diaspora, chaque Béninois, sans crainte de représailles doit pouvoir prendre position et œuvrer pour la paix, la cohésion sociale, le développement et l’épanouissement de tous dans le pays ».
A sa suite, Daniel Edah, aussi très inquiet pour les prochaines joutes électorales au Bénin s’en remet à Dieu et invite le peuple à la prière et au jeûne. « Peuple de Dieu du Bénin, notre pays traverse une période sensible. Afin d’implorer la miséricorde de Dieu, unissons-nous en jeûne et prière du 1er au 3 novembre 2024. Pendant ces trois jours, nous jeûnons et prions pour la nation, pour les autorités de notre pays, pour les familles et pour chaque citoyen. 2 Chroniques 7:14. « Si mon peuple sur qui est invoqué mon nom s’humilie, prie, et cherche ma face, et s’il se détourne de ses mauvaises voies, je l’exaucerai des cieux, je lui pardonnerai son péché, et je guérirai son pays », écrit – il sur sa page Facebook ce 17 octobre 2024.
Au-delà des Béninois, l’ancien garde des sceaux, Valentin Djènontin appelle les autorités au plus haut niveau à prendre leur responsabilité. « Pour éviter que le pays ne bascule dans un chaos irrémédiable, le chef de l’Etat Patrice Talon, les anciens présidents de la République, les présidents des institutions, le haut commandement militaire, tous les corps constitués, les sages, les intellectuels doivent se donner la main pour définitivement conjurer les démons de la division, de l’autocratie, de meurtre, de pillage et de népotisme ». L’Aube nouvelle doit être à nouveau chantée, selon Valentin Djènontin.
Il faut signaler que, conformément aux lois en vigueur actuellement au Bénin, les dates limites de dépôts des dossiers de candidature aux élections générales de 2026 sont fixées comme suit : 12 novembre 2025 pour les élections législatives, puisque les dossiers seront déposés au plus tard 60 jours avant la date du scrutin prévu pour le 11 janvier 2026, 28 octobre 2025 pour les élections communales, puisque les dossiers seront déposés au plus tard 75 jours avant la date du scrutin qui aura lieu le 11 janvier 2026 et 14 octobre 2025 pour les élections présidentielles, puisque les dossiers de candidature seront déposés au plus tard 180 jours avant le 1er tour du scrutin prévu pour le 12 avril 2026.
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