Elon Musk: son concurrent chinois inquiète vivement

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L’ascension technologique fulgurante de la Chine ces dernières années a secoué le paysage mondial de l’innovation, bousculant même les géants américains les plus établis. Dans cette course effrénée, le pays s’est imposé comme un rival redoutable d’Elon Musk sur plusieurs fronts. De l’automobile électrique avec des constructeurs comme BYD et NIO, aux réseaux sociaux avec TikTok défiant Twitter, en passant par l’intelligence artificielle où des entreprises comme Baidu et SenseTime rivalisent avec OpenAI, la Chine a démontré sa capacité à innover et à commercialiser rapidement des technologies de pointe. Aujourd’hui, c’est dans l’espace que le duel s’intensifie, avec le lancement de la constellation Qianfan qui vise à concurrencer directement Starlink de SpaceX.

Une constellation qui fait de l’ombre

En août dernier, la Chine a franchi une étape majeure dans sa conquête spatiale en mettant en orbite les premiers satellites de Qianfan, un projet ambitieux visant à offrir une couverture internet globale. Avec potentiellement plus de 14 000 satellites prévus, cette constellation pourrait non seulement rivaliser avec Starlink en termes de capacité, mais aussi ouvrir la voie à des applications militaires stratégiques. Cependant, ce déploiement massif soulève de sérieuses inquiétudes au sein de la communauté scientifique, en particulier chez les astronomes.

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Le ciel nocturne en péril

Les premiers satellites Qianfan ont rapidement attiré l’attention des chercheurs pour une raison inattendue : leur luminosité excessive. Des observations menées par un groupe d’experts internationaux ont révélé que ces satellites peuvent atteindre une magnitude de 4 lorsqu’ils sont au zénith, les rendant potentiellement visibles à l’œil nu. Cette brillance inhabituelle menace de perturber gravement les observations astronomiques, saturant les images des télescopes et masquant les objets célestes moins lumineux. La situation pourrait même s’aggraver avec le déploiement prévu de la majeure partie de la constellation à des altitudes plus basses, entre 300 et 500 km, ce qui augmenterait encore leur visibilité depuis la Terre.

Un appel à la collaboration internationale

Face à ce défi, les astronomes plaident pour l’établissement d’un dialogue constructif entre les opérateurs de constellations satellitaires et la communauté scientifique. L’expérience de SpaceX avec Starlink a montré qu’il est possible d’apporter des modifications techniques pour atténuer l’impact visuel des satellites. Cependant, la question reste entière pour Qianfan : Shanghai Spacecom Satellite Technology, l’entreprise derrière le projet, sera-t-elle disposée à collaborer et à adapter sa technologie pour préserver la clarté du ciel nocturne ?

Cette problématique dépasse le cadre d’une simple rivalité commerciale entre la Chine et Elon Musk. Elle soulève des questions fondamentales sur la gouvernance de l’espace orbital, la préservation de notre capacité à observer l’univers, et l’équilibre entre progrès technologique et protection de notre patrimoine céleste. Alors que la course à la connectivité globale s’intensifie, il devient crucial de trouver un terrain d’entente international pour réglementer le déploiement de ces méga-constellations. L’avenir de l’astronomie et notre compréhension de l’univers pourraient bien dépendre de notre capacité à concilier les ambitions spatiales des nations et des entreprises avec les besoins de la communauté scientifique mondiale.

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