L’Algérie pourrait voir une nouvelle augmentation des prix du tabac en 2025. On peut le constater dans une mesure prévue dans le cadre du Projet de loi de finances (PLF) 2025 récemment approuvé en Conseil des ministres. Ce projet, qui vise principalement à soutenir l’investissement et à améliorer le pouvoir d’achat des citoyens, contient également des dispositions fiscales touchant spécifiquement les produits tabagiques.
Bien que le PLF 2025 ne prévoit pas de hausse généralisée des impôts, il comprend une révision à la hausse de la taxe additionnelle sur les produits tabagiques. Actuellement fixée à 50 DA par paquet, cette taxe devrait passer à 65 DA en 2025, selon les dispositions du projet de loi. Cette augmentation suit une tendance amorcée par la loi de finances 2024, qui avait déjà relevé cette taxe de 37 à 50 DA.
Cette nouvelle hausse des taxes sur le tabac répond à une double ambition du gouvernement algérien. D’une part, elle vise à dissuader la consommation de tabac dans un pays qui compte environ 6 millions de fumeurs, et d’autre part, elle est en mesure de renforcer les recettes fiscales de l’État. Avec cette augmentation, les autorités espèrent engranger des fonds supplémentaires pour financer divers projets publics, notamment dans les secteurs de l’investissement et du développement économique.
L’Algérie, classée troisième en Afrique en termes de nombre de fumeurs selon un rapport récent de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), fait face à un défi de santé publique majeur. Les pouvoirs publics ont multiplié les mesures visant à lutter contre le tabagisme, mais le nombre de consommateurs reste élevé, avec des impacts sanitaires et économiques significatifs.
La hausse des taxes sur le tabac s’inscrit dans une stratégie plus globale des autorités algériennes pour limiter la consommation de produits tabagiques. Le gouvernement a déjà introduit diverses mesures pour lutter contre le tabagisme comme l’interdiction de fumer dans les espaces publics, ainsi que des campagnes de sensibilisation.
Cependant, malgré ces efforts, le taux de prévalence du tabagisme reste préoccupant. Le tabac est accessible à des prix relativement abordables par rapport à d’autres pays, ce qui explique en partie le nombre élevé de fumeurs. En augmentant les taxes sur ces produits, l’État espère décourager davantage la consommation, tout en alignant ses actions sur les recommandations de l’OMS.
Cette nouvelle révision de la taxe sur le tabac pourrait avoir un impact direct sur les consommateurs. En effet, une augmentation de 15 DA par paquet est loin d’être négligeable pour les fumeurs réguliers, et cela pourrait pousser certains à réduire ou arrêter leur consommation. D’autres, en revanche, pourraient rechercher des alternatives moins coûteuses ou de moindre qualité, voire se tourner vers le marché informel, qui reste un problème persistant en Algérie.
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