La polémique autour de l’aide française à l’Algérie prend une nouvelle tournure à l’Assemblée nationale française. Après les déclarations controversées de la députée européenne Sarah Knafo en septembre, qui avait surévalué le montant de cette aide en parlant de 800 millions d’euros annuels, cinq députés du Rassemblement national (RN) viennent de déposer un amendement visant à supprimer totalement l’assistance financière accordée à l’Algérie, au Niger et au Mali. Cette initiative ravive les tensions diplomatiques déjà existantes entre Paris et Alger, détériorées depuis la position française sur le Sahara occidental.
Une aide au développement source de controverses
L’aide française au développement destinée à l’Algérie fait régulièrement l’objet de débats houleux en France. Les chiffres réels démontrent que l’Algérie a reçu environ 150 millions d’euros par an entre 2017 et 2021, bien loin des 800 millions annoncés par l’extrême droite. Cette désinformation a d’ailleurs poussé l’État algérien à porter plainte auprès de la justice française. Si le parquet de Paris a classé la plainte sans suite le 27 septembre, il a néanmoins reconnu le caractère « insuffisamment vérifié et imprécis » des allégations.
La croisade de l’extrême droite contre la coopération franco-algérienne
Les cinq députés RN, menés par José Gonzalez, un pied-noir originaire d’Oran connu pour sa nostalgie de l’Algérie française, proposent une réduction de 300 millions d’euros des montants alloués à la coopération bilatérale. Dans leur amendement au projet de loi de finances 2025, ils ciblent spécifiquement l’Algérie, le Niger et le Mali, arguant que ces pays manifestent une « hostilité ouverte » envers la France. Cette démarche rappelle la suspension précédente de l’aide au Burkina Faso, un précédent que les élus RN souhaitent étendre à d’autres nations.
Des relations diplomatiques sous haute tension
Les rapports entre la France et l’Algérie traversent une période délicate depuis que Paris a reconnu la « souveraineté marocaine » sur le Sahara occidental, conduisant au rappel de l’ambassadeur algérien en France. Cette situation illustre la complexité des relations franco-algériennes, marquées par un passé colonial douloureux et des désaccords contemporains persistants. L’influence française décline également dans plusieurs pays d’Afrique, notamment au Niger, au Mali et au Burkina Faso, où des changements politiques majeurs ont modifié la donne diplomatique. La proposition d’amendement du RN témoigne des tensions qui continuent d’agiter les relations entre la France et ses anciennes colonies, ravivant des débats sur la nature et la pertinence des programmes d’aide au développement.
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