Le rythme soutenu des travaux du premier tronçon de la ligne ferroviaire Béchar-Tindouf-Gara Djebilet laisse présager une livraison anticipée, selon les déclarations du ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base, Lakhdar Rekhroukh. Initialement prévue pour début 2025, cette première section de 200 kilomètres s’inscrit dans un ambitieux projet ferroviaire de 950 kilomètres destiné à valoriser l’un des plus importants gisements de fer au monde.
L’entreprise publique Cosider, chargée de la réalisation du segment Béchar-Abadla (96 km), affiche des taux d’avancement significatifs : 94% pour les travaux de terrassement et 28% pour la soudure. Pour respecter les délais, une unité de production de traverses en béton a été mise en place, atteignant une capacité de 1500 unités par jour.
Le projet global se déploie en plusieurs segments stratégiques. Le deuxième tronçon reliera Tindouf à Oum El Assel sur 175 kilomètres, tandis que le troisième se divise en deux parties : Hammaguir-Oum El Assel (440 km) et Tindouf-Gara Djebilet (135 km). Cette infrastructure comprend un réseau complet de gares pour voyageurs et marchandises, notamment à Tabelbala, Hassi Khelb et Gara Djebilet.
Sur le plan technique, le premier tronçon intègre des ouvrages d’art majeurs : un tunnel d’une centaine de mètres, 24 ouvrages ferroviaires et 183 ouvrages hydrauliques. Six gares de croisement des trains et deux gares principales, dont l’une à Abadla, complètent cette section.
L’enjeu économique est considérable. Selon Mohamed El-Habib Zahana, ministre des Transports, cette ligne permettra d’acheminer quotidiennement plus de 140 tonnes de minerai de fer vers les installations industrielles et les ports du nord du pays. La première phase d’exploitation de la mine (2022-2025) prévoit une production annuelle de 2 à 3 millions de tonnes.
Le président Abdelmadjid Tebboune considère ce projet comme vital pour l’avenir économique de l’Algérie. L’exploitation du gisement devrait générer une économie de trois milliards de dollars sur la facture d’importation de fer et créer environ 3000 emplois. Au-delà de son impact national, cette ligne ferroviaire ouvre également des perspectives pour le développement des échanges commerciaux avec l’Afrique de l’Ouest.
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