L’Algérie renforce son infrastructure hydraulique pour soutenir ses ambitions industrielles. Une nouvelle station de dessalement d’eau de mer, prévue dans la wilaya de Skikda, sera spécifiquement consacrée au mégaprojet de phosphate intégré (PPI) de Bled El Hadba à Tébessa. Cette annonce, faite par Mouloud Hachlaf, directeur de la communication de l’Algerian Energy Company (AEC), souligne l’importance stratégique accordée aux projets miniers par les autorités algériennes.
La future installation, qui s’ajoute à un programme déjà ambitieux de sept stations, produira quotidiennement 120 000 m³ d’eau. Une partie de cette production bénéficiera aux habitants locaux, tandis que la majorité approvisionnera la zone industrielle et le complexe de phosphate. Ce projet illustre la volonté du gouvernement de créer un environnement propice au développement des ressources minières du pays.
Le mégaprojet de phosphate intégré, actuellement en phase d’étude de faisabilité en collaboration avec des partenaires chinois, promet des retombées économiques significatives. Avec une production annuelle estimée à plus de 6 millions de tonnes de produits phosphatés, il devrait générer des revenus approchant les 2 milliards de dollars par an. Son impact s’étendra au-delà de Tébessa, bénéficiant également aux wilayas d’Annaba et de Skikda.
L’infrastructure logistique accompagnant ce projet minier est tout aussi impressionnante. Une nouvelle ligne ferroviaire, dont la construction progresse rapidement, permettra le transport de plus de 10 millions de tonnes de phosphate par an. Cette liaison facilitera l’acheminement du minerai extrait vers les sites de transformation et les ports d’exportation.
Le projet ne se limite pas à l’exploitation minière. Il englobe la transformation chimique des phosphates, la production d’engrais et l’amélioration des installations portuaires. Cette approche intégrée vise à maximiser la valeur ajoutée sur le territoire national. De plus, le projet promet la création de 14 000 emplois, contribuant ainsi au développement économique local et national.
Parallèlement, l’AEC poursuit son programme de construction de stations de dessalement. Les cinq stations actuellement en phase finale de réalisation font l’objet d’une attention particulière, avec un accent mis sur l’équipement. Les travaux se poursuivent sans relâche pour installer les équipements électriques et les pompes spécialement conçus pour ces installations.
L’entreprise ne se contente pas de construire ces infrastructures ; elle cherche également à développer une expertise locale. Des discussions sont en cours avec des partenaires étrangers pour produire localement les membranes, composants essentiels des usines de dessalement. Cette démarche vise à faciliter le transfert de technologie et à réduire la dépendance aux importations.
L’expérience acquise dans la réalisation de ces stations a déjà permis de réduire considérablement la facture d’importation, de l’ordre de 60 à 62%. Cette réduction témoigne de la montée en compétence des entreprises algériennes dans ce domaine technologique.
Consciente des enjeux énergétiques liés à ces installations énergivores, l’AEC prévoit d’intégrer l’énergie solaire dans son prochain programme de construction. Cette initiative s’inscrit dans une volonté de diversifier le mix énergétique et de répondre aux besoins des régions intérieures du pays, jusqu’à 250 km des côtes.
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