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Nigéria : le Bénin, le Togo et le Niger s’acquittent d’une partie d’une dette

Photo unsplash

Le Nigéria, véritable centrale électrique de l’Afrique de l’Ouest, alimente depuis des décennies ses voisins grâce à ses abondantes ressources en gaz naturel et ses nombreuses centrales thermiques. Cette position dominante sur le marché régional de l’énergie s’est construite progressivement, portée par les investissements massifs du pays dans ses infrastructures énergétiques. Les réseaux électriques interconnectés qui en résultent forment aujourd’hui l’épine dorsale d’un système d’approvisionnement transfrontalier complexe, reliant le Nigéria au Bénin, au Togo, au Niger, mais aussi au Ghana et à d’autres pays de la sous-région. Cette interdépendance énergétique, comparable à celle qui unit les pays européens, a permis de soutenir le développement économique de la zone, tout en créant des liens commerciaux et diplomatiques durables entre les nations concernées.

Une dette en voie d’apurement

Dans ce contexte d’interdépendance énergétique, la Nigerian Electricity Regulatory Commission (NERC) vient de publier son rapport pour le deuxième trimestre 2024, révélant une évolution positive dans le règlement des dettes contractées par certains pays voisins. Le Bénin, le Niger et le Togo ont conjointement versé 9,81 millions de dollars, réduisant ainsi leur dette cumulée de 15,60 à 5,79 millions de dollars. Cette démarche témoigne d’une volonté affirmée de ces pays de maintenir de bonnes relations avec leur fournisseur principal d’électricité.

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Parmi les bons élèves, on note particulièrement les performances de Transcorp-SBEE pour le Bénin et de Mainstream-NIGELEC pour le Niger, qui ont intégralement soldé leurs arriérés. Cette situation contraste avec les rumeurs qui avaient circulé quelques mois auparavant, faisant état de possibles coupures d’électricité au Bénin pour cause d’impayés. La Société Béninoise de Production de l’Énergie (SBPE) avait d’ailleurs tenu à rassurer l’opinion publique sur son statut de client fiable auprès de la NERC nigériane.

Vers une autonomie énergétique régionale ?

Ce remboursement partiel des dettes soulève la question de l’avenir énergétique de la région. Si la dépendance vis-à-vis du Nigéria reste forte, les efforts déployés par les pays débiteurs pour honorer leurs engagements financiers pourraient être le prélude à une restructuration plus profonde du secteur. En effet, plusieurs États ouest-africains, conscients de leur vulnérabilité énergétique, ont lancé des projets ambitieux visant à diversifier leurs sources d’approvisionnement et à développer leurs propres capacités de production.

Le Bénin, par exemple, a récemment inauguré de nouvelles centrales thermiques et explore activement le potentiel de l’énergie solaire. Le Togo et le Niger, quant à eux, misent sur des partenariats public-privé pour moderniser leurs infrastructures énergétiques. Ces initiatives, si elles aboutissent, pourraient à terme redessiner la carte énergétique de la région, transformant la relation de dépendance actuelle en un réseau d’échanges plus équilibré.

Néanmoins, le chemin vers l’autonomie énergétique reste long et semé d’embûches. Les défis techniques, financiers et politiques à surmonter sont considérables. Dans l’intervalle, le maintien de bonnes relations avec le Nigéria demeure crucial pour la stabilité énergétique de ces pays. Le remboursement des dettes, au-delà de son aspect financier, revêt donc une importance stratégique majeure, garantissant la continuité de l’approvisionnement tout en ouvrant la voie à de futures négociations sur les termes des échanges énergétiques régionaux.

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