Viols ou agressions sexuelles : plus de 370 millions de femmes victimes dans le monde

Plus de 370 millions de filles et de femmes dans le monde ont été victimes de viols ou d’agressions sexuelles pendant leur enfance ou leur adolescence, a dénoncé l’Unicef dans un rapport sur ces violences d’une ampleur mondiale « alarmante ». Si l’on tient compte des violences sexuelles « sans contact physique » telles que les agressions en ligne ou verbales, le nombre de filles et de femmes concernées atteint 650 millions, soit une femme sur 5, s’alarme le Fonds des Nations-unies pour l’enfance.

Ces « toutes premières estimations mondiales et régionales sur la violence sexuelle à l’encontre des enfants » sont dévoilées à la veille du 11 octobre 2024,  déclarée « Journée internationale de la fille » des Nation-unies. L’agence onusienne s’émeut de l’ampleur mondiale de ces violences, qui touchent particulièrement les adolescentes et entraînent souvent des conséquences pour la vie entière.

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Ces violences ignorent frontières géographiques, culturelles ou économiques

« La violence sexuelle envers les enfants entache notre conscience morale », a affirmé dans un communiqué, Catherine Russell, Directrice générale de l’Unicef. « Elle crée un traumatisme profond et durable, et est souvent infligée par une personne que l’enfant connaît, en qui il a confiance, dans des lieux où il devrait se sentir en sécurité. » Les données montrent que la violence sexuelle envers les enfants est présente partout, quel que soit le contexte géographique, culturel ou économique. L’Afrique subsaharienne compte le plus grand nombre de victimes (79 millions de filles et de jeunes femmes touchées, soit 22% de sa population) avant l’Asie de l’Est et du Sud-Est (75 millions, 8%). Suivent l’Asie centrale et l’Asie du Sud (73 millions, soit 9 %), l’Europe et l’Amérique du Nord (68 millions, soit 14 %), l’Amérique latine et les Caraïbes (45 millions, soit 18 %), l’Afrique du Nord et l’Asie occidentale (29 millions, soit 15 %), et enfin l’Océanie (6 millions, soit 34 %).

Des violences sexuelles « atroces » dans les zones de conflit

Dans des contextes fragiles, par exemple lorsque les institutions sont affaiblies, en présence de forces de maintien de la paix des Nations-unies, ou quand un grand nombre de réfugiés fuient en raison d’une crise politique ou sécuritaire, les filles sont exposées à un risque encore plus élevé, selon l’Unicef, rapporté par Onu Info. Dans ces cas-là, la prévalence des viols et des agressions sexuelles dans l’enfance dépasse alors légèrement 25 %. « Les enfants vivant dans un contexte fragile sont particulièrement vulnérables à la violence sexuelle », rappelle Catherine Russell. « Nous constatons des violences sexuelles effroyables dans les zones de conflit, où le viol et la violence liée au genre sont souvent utilisés comme armes de guerre ».

Un homme sur 11 a subi un viol ou une agression sexuelle pendant l’enfance

D’après les données, la plupart des violences sexuelles interviennent au cours de l’adolescence, un pic important étant observé entre 14 et 17 ans. Les études montrent que les enfants qui subissent des violences sexuelles ont plus de risques de souffrir d’abus répétés. Il est par conséquent essentiel de mettre en œuvre des interventions ciblées au cours de l’adolescence afin de sortir de ce cycle de la violence et d’atténuer les répercussions à long terme de ces traumatismes. Si les filles et les femmes sont davantage touchées et leurs situations mieux décrites, les données montrent que les garçons et les hommes sont également concernés. L’Unicef estime que 240 à 310 millions de garçons et d’hommes, soit 1 sur 11, ont subi un viol ou une agression sexuelle pendant l’enfance. Si l’on tient compte des violences sexuelles sans contact physique. Ce chiffre atteint 410 à 530 millions, selon les estimations.

Renforcer les lois pour protéger les enfants

Alors que les dirigeants gouvernementaux et les représentants de la Société civile, notamment des militants, des survivants et des jeunes, s’apprêtent à se réunir le mois prochain en Colombie à l’occasion de la toute première Conférence ministérielle mondiale sur l’élimination de la violence contre les enfants, les données révèlent qu’il est urgent d’intensifier l’action mondiale visant à lutter contre la violence sexuelle envers les mineurs. Il s’agit ainsi de « remettre en question et en modifiant les normes sociales et culturelles qui permettent aux violences sexuelles d’avoir lieu ». L’agence onusienne appelle à renforcer les lois et les réglementations afin de protéger les enfants contre toutes les formes de violence sexuelle. Pour l’Unicef, il faut aussi « garantir la reddition de comptes grâce à la mise en œuvre de normes internationales telles que la Classification internationale de la violence contre les enfants ».

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