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8 ans de la rupture au Bénin : point du ministère des sports

Benoît Dato (DR)

Dans le cadre de la reddition de compte entamée par le gouvernement depuis quelques semaines pour permettre à chaque ministre de faire le point des réalisations de son secteur après huit ans de gouvernance du régime de la rupture, le ministre des sports a fait le bilan de son domaine jeudi 7 novembre 2024. (Rejoignez la famille des abonnés de notre chaîne WhatsApp en cliquant sur le lien https://whatsapp.com/channel/0029VaCgIOFL2ATyQ6GSS91x)

POINT DES REALISATIONS SPORTS

En 2016, la situation du sport béninois était peu reluisante. Le gouvernement entrant a hérité d’un secteur des sports exsangue à tous points de vue. Cette léthargie se caractérisait essentiellement par :

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  • Des crises dans la plupart des fédérations sportives dont la plus importante était celle durant depuis de longues années déjà et qui minait la Fédération béninoise de Football et toute la famille du football béninois ;
  • l’absence d’un programme structuré de détection, de formation et de promotion des talents à la base notamment en milieux scolaires, universitaires et dans les communes ;
  • l’inexistence totale d’un mécanisme structuré d’incitation au financement du sport par le secteur privé ;
  • le manque d’infrastructures sportives aussi bien de type national, départemental, communal que de proximité.

Or, notre pays dispose d’un potentiel riche et diversifié dans toutes les disciplines que le Gouvernement s’emploie à développer et à mettre en valeur.

  • Infrastructures sportives 

Avant 2016, les 3 stades de type national dont dispose le pays étaient dans un état de délabrement avancé ou ne répondaient pas totalement aux normes des faitières internationales. Les quelques rares stades départementaux qui existaient étaient dégradés et ne disposaient pas de tous les équipements nécessaires (absence de pelouse par exemple). Au niveau communal, le Bénin était dépourvu de stades.

Depuis 2016, plusieurs projets de construction et de rénovation d’infrastructures ont pris corps.

Les 3 stades de type national font l’objet d’un programme de rénovation et de modernisation. Les travaux effectués à Kouhounou sont à optimiser. Ceux à mener sur les stades de René Pleven (Akpakpa) et Charles de Gaulle (Porto-Novo) sont déjà planifiés et seront une réalité incessamment.

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  • Construction de 22 stades communaux

En 2016, l’inexistence d’infrastructures sportives de qualité dans nos communes constituait un obstacle majeur à la pratique et au développement du sport à la base. Crest pour cela que le gouvernement a fait l’option de doter, à terme, chacune de nos communes en infrastructures omnisports modernes. La première phase de 22 stades communaux est entièrement achevée : Banikoara, Malanville, Tanguiéta, Kouandé, Bembèrèkè, Nikki, Ouèssè, Savalou, Covè, Grand-Popo, Comé, Kétou, Dogbo, Djakotomey, Adjohoun, Avrankou, Djougou, Abomey, Pobè et Aplahoué, Ouidah et Toffo. Tous ces stades abritent de nos jours les matchs des championnats professionnels et amateurs. Sur chaque stade communal, on retrouve : un terrain de football, une piste d’athlétisme, des aires de handball, basketball et volleyball, une aire de lancer de poids, une tribune de 3.000 places dont 1.000 couvertes, un bloc administratif, un logement des encadreurs.

PERSPECTIVES : Si 22 stades ont pu être construits en si peu de temps, il est clair qu’à cette allure, dans les années qui viennent, le tour des communes non encore prises en compte arrivera afin qu’à terme, dans toutes les communes, nos enfants, nos sportifs, disposent de cadres adéquats pour exprimer leurs talents sportifs.

  • Institution des classes sportives 

Pour répondre à l’absence d’un programme structuré de détection des talents à la base, le gouvernement a initié depuis la rentrée scolaire 2017-2018, le programme des classes sportives. Ce programme s’inscrit dans le cadre de l’institution de la pratique des disciplines sportives en milieu scolaire et vise à détecter, former et à faire la promotion des jeunes talents à la base.

Ainsi, quatre-vingt-huit (88) classes sportives ont été ouvertes sur toute l’étendue du territoire national. Pour ce faire, le gouvernement a recruté, formé et déployé sur toute l’étendue du territoire, 816 encadreurs sportifs qui bénéficient d’un salaire.

Grâce à cette initiative, notre pays est, depuis 3 ans, une référence en matière de détection et de formation des talents. Dans les compétitions internationales mettant aux prises des équipes scolaires, le Bénin est champion en Afrique et fait bonne figure au niveau mondial.

Toutes ces performances révèlent notre sport scolaire et montrent le chemin à suivre pour le développement de notre sport en général.

PERSPECTIVES : Il est prévu déjà l’extension des classes sportives à 76 nouveaux CEG à raison de 2 par commune, voire plus en raison de la taille de la commune et de la disponibilité des infrastructures. Ceci permettra de disposer d’un vivier plus grand de jeunes sportifs ; mais aussi va entraîner le recrutement de nouveaux encadreurs sportifs.

  • Projet « Jeunes officiels »

Le programme des jeunes officiels consiste à former les jeunes scolarisés ou déscolarisés aux métiers du sport à savoir : le coaching, le reportage, l’arbitrage et le secourisme.  

De 2018 à 2022, près de 9.000 filles et garçons ont été impactés. Aujourd’hui, certains des jeunes arbitres formés officient dans le championnat régional, ce qui leur offre des perspectives pour l’avenir.

  • Les académies sportives

Avant 2016, le sport béninois se caractérisait par un manque criard en programmes et cadres de détection, de formation et de promotion des talents à la base. La conséquence immédiate était l’absence, dans nos équipes nationales, de joueurs formés dans nos académies et qui devraient être les ambassadeurs de notre formation locale. Pourtant, notre pays regorge de nombreux talents qui ne demandent qu’à être détectés, formés et promus.

Pour corriger le tir, le Gouvernement a déjà planifié la construction de quatre (4) académies (une à caractère national, deux régionales (à Parakou et Porto-Novo) et une exclusivement dédiée aux jeunes filles à Lokossa). Les études sont achevées et les travaux en instance de démarrage, est intégrée dans le projet global du campus de Sèmè City. La création de ces académies des sports vise dune part, à détecter et à former des talents béninois et, d’autre part, à faire rayonner les athlètes béninois dans le monde entier. Il s’agit notamment pour le gouvernement d’offrir les meilleures conditions aux athlètes inscrits grâce notamment aux infrastructures modernes et aux équipements de prestige

Ainsi, dans quelques années, nous aurons aussi la fierté de voir nos athlètes rivaliser avec les meilleurs du monde, au lieu de nous contenter d’admirer les prestations des autres.  

  • Mesures incitatives pour le financement et la professionnalisation du sport

Pour impulser une dynamique de professionnalisation et générer plus d’impacts nous avons d’abord défiscalisé les investissements et salaires sportifs, ensuite instauré une taxe pour le développement du sport et institué des sociétés sportives.

Ceci favorise notamment que des privés investissent dans le sport, que les joueurs et encadreurs techniques sont désormais régulièrement salariés.

En outre, il se développe une forte animation sportive, le tout soutenu par la création dune unité de production et de diffusion des championnats dans les standards internationaux sur la télévision nationale et sur A+ Bénin. De quoi donner de la visibilité à notre football en attendant de l’étendre aux autres disciplines.

A ce jour, environ vingt-deux (22) sociétés sportives ont été créées, signe que la mayonnaise commence à prendre.

  1. Réorganisation des Directions Techniques Nationales (DTN)

Avant 2016, on comptait quatre (4) DTN peu ou prou fonctionnelles. Or, les DTN sont essentielles pour contribuer à la formation des athlètes, à l’organisation des compétitions et au développement des stratégies en vue d’améliorer les performances nationales. Conscient que les grands investissements en matière d’infrastructures sportives et l’institution des différents programmes et projets sportifs devraient être accompagnés par des expertises techniques, le gouvernement a pris des mesures aux fins de :

  • doter, dans une première phase, cinq (5) fédérations d’un effectif de  vingt (20) personnes (DTN et deux (2) adjoints, quatre (4) entraineurs nationaux et leurs adjoints, six (6) conseillers techniques régionaux, un entraineur des gardiens, un préparateur physique et une (1) secrétaire administrative. Soit au total de 100 emplois directs créés ;
  • prendre en charge les salaires des DTN et leurs Adjoints pour les disciplines suivantes (Athlétisme, handball, basketball et volleyball) ;
  • prendre en charge les salaires des conseillers techniques régionaux, des entraineurs nationaux ainsi que de leurs adjoints pour les équipes nationales et celles des catégories d’âges pour les cinq disciplines retenues (Football, Athlétisme, handball, basketball et volleyball) ;
  • former l’encadrement technique de toutes les fédérations sportives ;
  • former les formateurs par les experts des instances sportives internationales.

Ces différentes mesures seront progressivement élargies à dix (10) autres fédérations sportives.

  • Subventions aux fédérations

Avant 2016, le financement du sport rencontrait beaucoup d’obstacles. Il revenait à l’État, présuma lui tout seul, de prendre en charge le financement des fédérations. Mais la contribution de l’Etat était marginale et sans impact réel sur le développement du pays.

A titre d’illustration, en 2016, l’Etat a distribué aux fédérations, 79,5 millions de FCFA seulement.

Depuis 2016, ce montant a connu une croissance exponentielle pour atteindre 1, 357 milliard de FCFA en 2022.

Mieux, pour le compte de 2024, cette subvention est de 4 milliards de FCFA environ. En augmentant aussi substantiellement l’enveloppe, le gouvernement a aussi pris une décision de portée encore plus importante : corriger une injustice qui date de plusieurs décennies est corrigée en décidant de prendre désormais en charge les équipes nationales de toutes les disciplines sportives.

Ainsi, en plus des subventions dont le montant est de 4,600 milliards de FCFA, le gouvernement supporte des frais de préparation et la participation aux compétitions internationales majeures de ces équipes nationales toutes disciplines confondues à hauteur de 3,2 milliards de FCFA.

Cette nouvelle subvention, en plus des subventions annuelles auxquelles chaque fédération a droit et sur lesquelles les différentes équipes sont à pied d’œuvre, permettra d’assurer notamment :  les charges liées à la préparation et à la participation, Zone de Texte: ©Secrétariat Général du Ministère, mars 2024les frais de transport (billet d’avion) des athlètes et officielles, les frais de prise en charge des athlètes et encadreurs techniques et médicaux, les frais de mission et primes forfaitaires de participation, etc.

PERSPECTIVES : Nous voulons et travaillons à ce que nos équipes rayonnent à l’international. En 2019, pour la première fois de notre histoire, notre équipe nationale de football a passé la phase des groupes en Coupe d’Afrique des Nations et s’est même hissée en quarts de finale.

Dans d’autres disciplines (notamment l’athlétisme), des performances intéressantes sont réalisées. Mais nous voulons désormais que tout cela entre dans le cercle vertueux des résultats structurels. C’est pourquoi les investissements massifs en direction du sport seront maintenus, que l’assainissement de la gestion et des pratiques va se poursuivre.

Ainsi, à terme, nous aurons la fierté de voir évoluer nos équipes dans les grandes compétitions et réaliser des prouesses comme celles d’autres pays qui nous font envie.

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