L’affaire du chroniqueur Ameth Ndoye et de l’agent de police Abdoulaye Sow fait actuellement grand bruit au Sénégal. Le procès pour falsification de document s’est ouvert hier au tribunal, attirant une attention médiatique considérable. Toutefois, l’audience a été rapidement ajournée au 7 novembre, date à laquelle le tribunal se prononcera sur une requête déposée par la défense, qui souhaite l’annulation de la procédure pour vice de forme.
Le dossier judiciaire trouve sa source dans une plainte déposée par Abdoulaye Seck, technicien vidéo et caméraman pour le média Seneweb, qui se dit propriétaire du numéro de permis de conduire incriminé. Selon les investigations rapportées par le journal Libération, le numéro inscrit sur la fausse attestation, en possession d’Ameth Ndoye, appartient bien à Abdoulaye Seck. Ce dernier affirme n’avoir jamais autorisé l’utilisation de son permis par qui que ce soit, se disant surpris de découvrir qu’il est au cœur de cette affaire.
Lors de son audition, Abdoulaye Seck a relaté sa rencontre avec Ameth Ndoye, survenue dans les locaux de Seneweb où ils ont travaillé ensemble de 2022 jusqu’à la démission du technicien. Il affirme n’avoir jamais prêté son permis de conduire au chroniqueur, et encore moins imaginé que ce dernier puisse se retrouver impliqué dans une affaire de faux documents. Choqué par la situation, Seck a porté plainte contre Ameth Ndoye ainsi que contre l’agent de police Abdoulaye Sow, qu’il tient pour responsables de cette manipulation.
Abdoulaye Sow, l’agent de police impliqué, a quant à lui reconnu les faits. Il a admis avoir fabriqué la fausse attestation depuis son domicile à Rufisque, confirmant ainsi les accusations portées contre lui. L’agent a indiqué qu’il agissait à la demande de Ndoye, bien que celui-ci maintienne ne pas être au courant de la provenance des documents. Ndoye, de son côté, reconnaît connaître Abdoulaye Seck, mais il a tenu à préciser qu’il n’avait aucune idée que ce dernier possédait un permis de conduire, affirmant qu’il le voyait généralement se déplacer à moto.
Le 7 novembre prochain, le tribunal devra examiner la demande de la défense visant à invalider la procédure. Pour les avocats de Ndoye et Sow, certaines irrégularités dans la chaîne de preuve et la procédure initiale justifieraient un abandon des charges. Ce point de droit pourrait donc se révéler crucial pour la suite de l’affaire.
Cependant, les enquêteurs semblent persuadés qu’il s’agit de bien plus qu’une coïncidence. Le fait que le numéro de permis d’un employé de Seneweb, ayant travaillé avec Ndoye, ait été utilisé dans un faux document interpelle les autorités, qui tentent de faire toute la lumière sur cette affaire. Ce procès pourrait devenir un précédent en matière de lutte contre les falsifications de documents officiels, un phénomène qui représente une menace pour la sécurité administrative au Sénégal.
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