Croissance au Maghreb : le FMI rappelle à l’ordre

Kristalina Georgieva (Baradat AFP)

Institution de référence mondiale, le Fonds Monétaire International (FMI) joue un rôle déterminant dans l’analyse et l’orientation des politiques économiques internationales. Ses rapports et recommandations influencent directement les décisions des gouvernements et des investisseurs, tandis que ses prévisions façonnent la perception des marchés financiers. Fort de son expertise technique et de sa capacité d’analyse approfondie, le FMI constitue un baromètre essentiel pour évaluer la santé économique des nations et anticiper leurs trajectoires futures.

Une croissance en trompe-l’œil

L’Algérie affiche une croissance de 3,8% qui la propulse au premier rang des économies de la région MENA. Cette performance, portée par une progression de 2,7% du secteur des hydrocarbures et de 4,7% des autres activités économiques, masque pourtant des défis majeurs. Le FMI souligne notamment la fragilité d’une économie où le pétrole représente 86% des exportations, créant une dépendance risquée aux fluctuations des cours mondiaux.

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Les vulnérabilités persistantes

Malgré des réserves de change considérables atteignant 71,78 milliards de dollars, la balance commerciale algérienne montre des signes d’essoufflement pour 2024. L’inflation, bien qu’en recul à 5% au premier trimestre 2024 contre 9,3% en 2023, reste sous haute surveillance. Le FMI prévoit une stabilisation autour de 5,5% pour la période 2025-2027, un niveau qui continue de peser sur le budget des ménages algériens. Ces indicateurs témoignent d’une économie qui peine à se diversifier et à réduire sa dépendance aux revenus pétroliers.

Un tournant décisif à négocier

Le ralentissement attendu de la croissance à 3,1% en 2025 traduit l’urgence d’une transformation économique profonde. Le FMI préconise des mesures audacieuses pour stimuler l’investissement privé et développer de nouveaux secteurs d’exportation. Tel un médecin prescrivant un traitement de fond à son patient, l’institution financière internationale recommande une thérapie de choc : réformes structurelles ambitieuses, modernisation du climat des affaires et diversification accélérée de l’économie. Sans ces changements fondamentaux, la croissance actuelle risque de s’apparenter à une simple embellie temporaire, incapable de garantir une prospérité durable pour l’économie algérienne.

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