Le Processus de Kimberley (KP), l’organisme international régulant le commerce des diamants, a décidé de lever entièrement l’embargo sur les exportations de diamants de la République centrafricaine. Cette décision, annoncée le 15 novembre lors d’une plénière à Dubaï, marque un tournant pour un pays où ce secteur est crucial pour l’économie.
Un embargo partiellement levé depuis 2013
L’interdiction initiale, mise en place en 2013 après la chute du président François Bozizé et les troubles qui ont suivi, visait à empêcher la vente de « diamants de sang » provenant de zones de conflit. Bien que partiellement allégée en 2015 et 2018, cette restriction continuait de peser sur la majorité des 24 zones diamantifères recensées dans le pays.
En plaidant pour la levée totale de l’embargo, les autorités de Bangui ont souligné les efforts déployés pour améliorer la sécurité et respecter les normes du Processus de Kimberley. Ces démarches ont été cruciales pour convaincre les parties prenantes de la nécessité de rouvrir pleinement le marché.
Une ressource vitale pour l’économie
La levée de cette sanction est perçue comme une opportunité de relancer l’économie. Le secteur du diamant, qui représentait en 2011 un revenu de près de 45 millions d’euros, est l’une des principales sources de subsistance pour de nombreuses communautés. Toutefois, les chiffres récents montrent une chute spectaculaire des revenus, avec seulement 324,3 millions de F CFA enregistrés en 2023, un signe des conséquences prolongées de l’embargo.
Selon Paul-Crescent Béninga, représentant de la société civile centrafricaine auprès du KP, cette décision est un soulagement pour les populations locales. Les permis d’exploitation accordés à des acteurs étrangers, notamment des entreprises chinoises, américaines, rwandaises et russes, pourraient contribuer à revitaliser le secteur, bien que la présence du groupe Wagner soulève des préoccupations quant à la gouvernance et à la transparence des activités minières.
Un défi pour le futur
Si la Centrafrique espère tirer parti de ses riches ressources naturelles, le défi demeure de transformer ce potentiel en bénéfices tangibles pour sa population. La reprise des exportations doit s’accompagner d’une gestion responsable pour éviter les abus et garantir que les revenus profitent à l’ensemble du pays.
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