L’Afrique du Nord est devenue le théâtre d’une intense compétition entre deux projets majeurs de gazoducs transcontinentaux. D’un côté, l’Algérie ambitionne de construire le gazoduc transsaharien (TSGP), une infrastructure colossale destinée à acheminer le gaz nigérian vers l’Europe en traversant le Niger. De l’autre, le Maroc et le Nigeria ont uni leurs forces autour du Gazoduc Afrique Atlantique, un projet concurrent qui longerait la côte ouest-africaine avant de remonter vers l’Europe. Cette rivalité stratégique illustre l’importance cruciale des infrastructures énergétiques dans la géopolitique régionale, alors que l’Europe cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement.
Le Gazoduc Afrique Atlantique franchit une étape décisive
Le projet maroco-nigérian a franchi une étape significative avec la finalisation de la deuxième phase des études techniques détaillées. Cette avancée, annoncée lors d’une réunion ministérielle de la CEDEAO le 2 novembre, marque un tournant dans la concrétisation de cette infrastructure estimée à 25 milliards de dollars. Les équipes techniques ont défini les paramètres essentiels du projet, tandis que les études d’impact environnemental et les procédures d’acquisition foncière progressent en parallèle. Le directeur général du groupe NNPC, Mele Kyari, a souligné la viabilité du projet et la solidité de la collaboration régionale, des éléments déterminants pour sa réalisation.
Un projet structurant pour l’intégration régionale
Cette infrastructure titanesque de 6 500 kilomètres dessinera une nouvelle carte énergétique de l’Afrique de l’Ouest. Au-delà de sa dimension énergétique, le gazoduc représente un puissant vecteur d’intégration économique pour les pays membres de la CEDEAO. La présence de la ministre marocaine Leila Benali et du Commissaire Sédiko Douka lors des discussions témoigne de l’engagement politique au plus haut niveau. La décision finale d’investissement, attendue en décembre, pourrait marquer le début d’une nouvelle ère énergétique pour la région, offrant des perspectives d’approvisionnement alternatives au marché européen. Le projet redessine ainsi les contours des relations économiques et diplomatiques entre l’Afrique et l’Europe, tout en renforçant la coopération entre les États africains.
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