Le continent africain trouve dans l’agriculture un levier économique essentiel, révélant des dynamiques de développement prometteuses. Au Maghreb, l’Algérie illustre parfaitement cette tendance, transformant progressivement son secteur agricole en véritable moteur de croissance économique, capable de réduire sa dépendance traditionnelle aux hydrocarbures.
Les données récentes présentées par le président Abdelmadjid Tebboune témoignent de cette mutation structurelle. La production agricole nationale a atteint 37 milliards de dollars en 2024, marquant une progression significative de 2 milliards par rapport à l’année précédente. Cette croissance s’accompagne d’une contribution au Produit intérieur brut (PIB) de 15%, confirmant la résilience et le potentiel du secteur.
L’évolution n’est pas le fruit du hasard mais résulte d’une stratégie nationale ambitieuse. Depuis les Assises nationales de février 2022, les autorités ont réorienté leurs efforts vers le développement de filières stratégiques, garantissant la sécurité alimentaire du pays. L’agriculture saharienne constitue désormais un axe de développement prioritaire, attirant des investissements locaux et internationaux.
Des projets emblématiques illustrent cette transformation. À Adrar, le projet Baladna, doté de 3 milliards de dollars, vise à couvrir 50% des besoins nationaux en poudre de lait. Un partenariat italien de 400 millions de dollars à Timimoun promet d’augmenter considérablement la production céréalière. Ces initiatives transforment progressivement le désert en terres fertiles, créant des milliers d’opportunités d’emplois.
Les perspectives économiques sont encourageantes. Les prévisions du Projet de loi de finances 2025 anticipent une croissance agricole de 6,1% fin 2024, contre 2,8% l’année précédente. La création de pôles d’excellence à Ouargla, Touggourt, Timimoun et dans d’autres régions sahariennes démontre une approche systémique du développement agricole.
Cette dynamique s’inscrit dans une ambition plus large de diversification économique. Alors que l’industrie ne contribue encore qu’à 5% du PIB, l’agriculture devient un pilier incontournable, offrant une alternative crédible au modèle économique traditionnel basé sur les hydrocarbures.
L’engagement des investisseurs étrangers – Saoudiens, Qataris, Italiens et Turcs – confirme la pertinence de cette stratégie. Leur présence traduit non seulement la confiance dans le potentiel agricole algérien mais aussi l’émergence d’un nouveau modèle de développement économique régional.
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