Les pays du Maghreb renforcent leur arsenal contre l’extrémisme religieux depuis plus d’une décennie. Du Maroc à la Tunisie, les autorités ont développé des stratégies combinant surveillance des lieux de culte, formation des imams et modernisation de l’enseignement religieux. Cette politique a permis de réduire significativement l’influence des groupes radicaux, notamment grâce à la coopération régionale et internationale dans la lutte antiterroriste. Les États maghrébins ont notamment mis l’accent sur la prévention, en encourageant un islam modéré et en contrôlant strictement les discours religieux.
Une ligne rouge infranchissable dans les mosquées
Le ministre marocain des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq, vient de réaffirmer la position ferme du royaume concernant les appels au djihad dans les mosquées. Cette pratique demeure strictement interdite, le ministre soulignant les « graves répercussions » que de tels appels pourraient entraîner. Cette décision maintient une séparation nette entre le domaine politique et la sphère religieuse, tout en préservant le rôle traditionnel des mosquées comme lieux de prière et de spiritualité.
La Palestine au cœur des débats
Face aux interrogations des parlementaires sur la liberté d’expression des imams concernant le conflit israélo-palestinien, le ministre a apporté des précisions importantes. Les religieux conservent leur droit de dénoncer les injustices et les actes de barbarie, mais doivent s’abstenir de tout appel à la guerre sainte. Cette position équilibrée permet aux imams d’aborder la situation palestinienne tout en respectant les limites fixées par les autorités.
Le djihad : une prérogative étatique
Ahmed Toufiq a rappelé que la déclaration du djihad relève exclusivement des prérogatives du chef d’État, considéré comme l’imam suprême. Cette décision ne peut être prise qu’après avoir satisfait de nombreuses conditions préalables, notamment la capacité matérielle et militaire de mener un tel combat. Cette clarification replace la notion de djihad dans son cadre juridique et politique approprié, loin des interprétations personnelles qui pourraient mener à des dérives dangereuses. Le Maroc réaffirme ainsi son engagement pour un islam institutionnel, régulé et moderne, capable de répondre aux défis contemporains tout en préservant la stabilité sociale et la sécurité nationale.
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