Les rivalités sportives au Maghreb ont souvent été le théâtre de controverses et de tensions diplomatiques. Les matchs de football entre l’Algérie, le Maroc et la Tunisie ont régulièrement cristallisé les passions, notamment lors des qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) et la Coupe du Monde. Ces dernières années, la question des joueurs binationaux est devenue particulièrement sensible, certains pays s’accusant mutuellement de pratiques déloyales pour attirer les talents de la diaspora, créant ainsi des crispations diplomatiques qui dépassent le cadre strictement sportif.
Des accusations qui mettent le feu aux poudres
Le sélectionneur intérimaire de la Tunisie, Kaïs Yaâkoubi, a déclenché une tempête médiatique après la défaite de son équipe face à la Gambie en éliminatoires de la CAN. Dans une sortie fracassante, il a directement mis en cause les pratiques de recrutement des joueurs binationaux par le Maroc et l’Algérie, suggérant l’utilisation de moyens financiers pour les convaincre. Ces déclarations ont notamment visé des joueurs comme Gouiri, évoquant des « choses incroyables » rapportées par un ancien entraîneur des gardiens de la sélection algérienne.
Une réaction unanime des pays concernés
La riposte marocaine et algérienne ne s’est pas fait attendre. Les médias des deux pays ont vivement condamné ces allégations, les qualifiant de « dérapage » et de « transgression dangereuse« . Al Mountakhab, publication marocaine, a fermement défendu l’intégrité des Lions de l’Atlas, soulignant que l’attachement des joueurs binationaux à leurs racines et l’attrait du projet sportif constituent les seules motivations de leur engagement. En Algérie, ces accusations ont été perçues comme une tentative de discréditer les succès récents des Fennecs dans les compétitions continentales.
Un conflit qui dépasse le cadre sportif
Hassan Belhadji, ancien entraîneur des gardiens algériens indirectement mis en cause, a catégoriquement démenti les propos de Yaâkoubi, son ancien collègue à la JS Saoura. Il a suggéré que ces déclarations reflétaient davantage une forme de jalousie face aux performances actuelles du football algérien qu’une réalité tangible. Cette controverse révèle les tensions sous-jacentes entre les nations maghrébines, où le football devient souvent le catalyseur de rivalités plus profondes, notamment dans la course à l’influence régionale et la capacité à attirer les talents de la diaspora.
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