Nouveau rebondissement dans le secteur aurifère malien : quatre employés de la société canadienne Barrick Gold ont été placés sous mandat de dépôt le 26 novembre. Cette mesure judiciaire renforce la pression exercée par le gouvernement malien sur les entreprises étrangères exploitant les ressources du pays. Le PDG du groupe, Mark Bristow, a tenté de désamorcer la situation en rappelant sa volonté de dialoguer avec les autorités, mais ses arguments n’ont pas convaincu Bamako qui maintient ses exigences financières.
Un contentieux financier majeur
Les autorités maliennes réclament des montants considérables aux entreprises minières après la découverte d’irrégularités fiscales. Un audit du secteur aurifère réalisé en 2023 a mis en lumière des pertes importantes pour le trésor public malien. Le bras de fer avec Barrick Gold atteint désormais des proportions significatives : les autorités exigeraient un demi-milliard de dollars de la société canadienne. Cette dernière a déjà déboursé 85 millions de dollars, une somme jugée insuffisante par le gouvernement. La récente expérience de Resolute Mining, contrainte de verser 160 millions de dollars pour obtenir la libération de ses dirigeants, témoigne de la détermination des autorités.
Une refonte profonde du secteur minier
Cette offensive judiciaire découle d’une politique globale de transformation du secteur minier malien. Les autorités ont adopté en octobre 2023 une législation minière renforçant considérablement les obligations des entreprises étrangères. Les nouvelles dispositions imposent une participation locale accrue et des normes environnementales plus strictes. Cette réforme a modifié les règles fiscales pour garantir une meilleure redistribution des richesses issues de l’exploitation aurifère, plaçant les compagnies étrangères face à de nouvelles contraintes financières et opérationnelles.
Ces arrestations ne constituent pas une première pour Barrick Gold, qui avait déjà vu quatre de ses employés interpellés en septembre dernier. Un protocole d’accord avait alors été négocié entre l’entreprise et le gouvernement. Cependant, les autorités maliennes reprochent aujourd’hui à la société canadienne de ne pas respecter ses engagements, une accusation que réfute catégoriquement le groupe minier. Cette situation illustre les défis croissants auxquels font face les entreprises minières étrangères dans un pays déterminé à redéfinir les conditions d’exploitation de ses ressources naturelles.
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