Les tensions entre Israël et l’Iran ont atteint leur paroxysme depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre, culminant avec l’élimination simultanée du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh sur le sol iranien et du leader du Hezbollah Hassan Nasrallah. Cette frappe audacieuse d’Israël contre deux figures majeures de la résistance palestinienne et libanaise a provoqué une onde de choc au Moyen-Orient, menaçant d’embraser une région déjà fragilisée par les affrontements à Gaza et les accrochages quotidiens à la frontière libanaise.
L’Arabie Saoudite monte au créneau
Face à cette escalade militaire, Mohammed ben Salmane a choisi la tribune du sommet conjoint de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique à Riyad pour interpeller directement Israël. Le prince héritier saoudien a sommé l’État hébreu de cesser ses incursions sur le territoire iranien, qualifiant au passage l’Iran de « République sœur« . Cette main tendue à Téhéran illustre le nouveau positionnement diplomatique de Riyad, fruit d’une réconciliation historique scellée en mars 2023 sous l’égide de Pékin après sept années de rupture.
Une recomposition géopolitique majeure
La prise de position ferme de MBS traduit une transformation profonde des équilibres régionaux. En défendant simultanément la souveraineté iranienne et les populations de Gaza et du Liban face aux « attaques israéliennes« , le dirigeant saoudien esquisse les contours d’une nouvelle architecture sécuritaire moyen-orientale. Son accusation de « génocide » à l’encontre d’Israël concernant Gaza, conjuguée à son appel pour un cessez-le-feu immédiat au Liban, démontre la volonté de l’Arabie Saoudite d’affirmer son leadership diplomatique. Cette position médiane entre Washington et Téhéran pourrait redéfinir durablement les rapports de force dans la région, alors que la normalisation des relations saoudo-israéliennes semblait proche avant le 7 octobre.
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