L’Alliance des États du Sahel (AES), créée en septembre 2023 par le Mali, le Burkina Faso et le Niger, a redéfini les équilibres diplomatiques en Afrique de l’Ouest. Cette union, formée par trois États sous gouvernance militaire, a d’abord concentré ses efforts sur la défense mutuelle avant d’affirmer son autonomie par un retrait collectif de la CEDEAO en janvier 2024, modifiant ainsi substantiellement l’architecture politique régionale.
Les documents de voyage au cœur des relations bilatérales
Une nouvelle mesure administrative vient perturber les relations entre le Mali et le Sénégal. Les autorités sénégalaises ont cessé d’accepter la carte d’identité nationale informatisée malienne aux frontières. Désormais, seuls la carte d’identité biométrique CEDEAO et le passeport CEDEAO permettent de passer la frontière. Cette décision, appliquée sans annonce officielle préalable, impacte directement les échanges entre les deux pays. Le Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur tente d’apaiser la situation en rappelant que cette mesure n’est pas uniquement destinée aux ressortissants maliens.
Des enjeux pratiques aux implications diplomatiques
Les conséquences de cette décision dépassent le simple cadre administratif. Les transporteurs rapportent déjà des refoulements aux frontières, perturbant les échanges économiques traditionnels entre les deux pays. Cette situation intervient alors que le Mali, avec ses partenaires de l’AES, prépare la mise en place de nouveaux documents d’identité communs. La synchronisation de ces deux initiatives – le renforcement des contrôles côté sénégalais et le développement de documents propres à l’AES – pourrait créer des complications durables dans la circulation des personnes. Les liens commerciaux, culturels et familiaux tissés entre les deux pays risquent d’en pâtir, ouvrant la voie à de possibles tensions diplomatiques si des solutions pragmatiques ne sont pas rapidement trouvées pour faciliter la mobilité transfrontalière.
Laisser un commentaire