Youssou Ndour, figure emblématique de la musique sénégalaise et ancien ministre de la Culture, a récemment partagé ses préoccupations quant aux défis économiques que traverse son groupe de presse, le Groupe Futur Média (GFM). Dans un entretien exclusif avec L’Observateur ce samedi 2 novembre 2024, l’artiste a dressé un tableau des obstacles financiers qui menacent l’équilibre de son entreprise, malgré sa renommée et sa popularité au Sénégal.
Fondé avec la vision de dynamiser le secteur de l’emploi au Sénégal, GFM ne se limite pas à une entreprise médiatique traditionnelle. « GFM est une plateforme que nous avons mise en place pour créer des emplois », explique Youssou Ndour. Le groupe, qui emploie aujourd’hui près de 700 personnes, a pour ambition de renforcer l’industrie des médias au Sénégal tout en étant un acteur du développement économique et social. Cependant, cet objectif se heurte aux défis structurels de financement, en particulier à une diminution notable des revenus publicitaires.
Youssou Ndour souligne l’importance capitale des revenus publicitaires pour la survie de GFM. « Si ceux qui sont censés acheter les publicités ne le font pas, comment s’en sortir ? », s’interroge-t-il, traduisant l’urgence de la situation. Cette baisse des recettes publicitaires, loin d’être un problème isolé, est un phénomène qui frappe l’ensemble des médias. Pourtant, elle a un effet particulièrement lourd sur une plateforme comme GFM, qui nécessite des investissements en infrastructures et en salaires pour maintenir ses activités et conserver son rôle d’innovation dans le paysage médiatique sénégalais.
Pour Youssou Ndour, l’originalité et la créativité sont des éléments fondamentaux qui font de GFM une initiative unique. « Cette télévision a été créée par des artistes », rappelle-t-il, en évoquant le caractère novateur du groupe dès ses débuts. Il confie accorder une grande importance à l’innovation dans les programmes, un objectif poursuivi de près par le directeur des programmes, Boubacar Ndour. « Innover, être copié mais jamais égalé » : telle est la ligne directrice de GFM, qui s’efforce d’offrir des contenus distinctifs et de qualité à ses téléspectateurs.
Malgré l’envergure de ses projets, Youssou Ndour tempère les idées reçues sur les ressources financières de GFM. « Contrairement à ce que les gens pensent, nous ne brassons pas beaucoup d’argent », précise-t-il. La viabilité économique du groupe, entre investissements nécessaires et salaires à verser, est loin d’être assurée. Les défis financiers rendent la mission d’autant plus complexe pour l’artiste-entrepreneur, qui doit composer avec une réalité économique difficile tout en restant fidèle à ses idéaux de création et de contribution sociale.
Face à ces épreuves, Youssou Ndour reste cependant déterminé. Son engagement pour GFM témoigne de son attachement à faire progresser le Sénégal par le biais des médias et de la culture. Si la situation exige de lui des réflexions stratégiques pour adapter son modèle économique, l’artiste semble prêt à poursuivre son combat pour maintenir et développer ce groupe de presse qu’il considère comme un projet de cœur et d’avenir.
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