Les pays du Maghreb ont bâti leur attractivité touristique sur un modèle devenu classique : des stations balnéaires modernes, des prix compétitifs et une météo clémente toute l’année. Cette stratégie a particulièrement réussi à la Tunisie, au Maroc et à l’Algérie, qui accueillent chaque année des millions de visiteurs, principalement européens, attirés par les plages de la Méditerranée, les médinas historiques et l’hospitalité légendaire de ces destinations.
La Tunisie réinvente son offre touristique
Face aux défis du surtourisme mondial qui concentre 80% des voyageurs sur 10% des destinations, la Tunisie a décidé de réorienter sa stratégie touristique. Avec près de 10 millions de touristes attendus d’ici fin 2024, le pays ne compte pas freiner sa croissance, mais plutôt la repenser. Cette démarche novatrice vise à redistribuer les flux de visiteurs sur l’ensemble du territoire national, au-delà des zones côtières traditionnelles.
Une démarche solidaire et durable
La transformation engagée par l’Office national du tourisme tunisien privilégie désormais le « tourisme alternatif ». Un programme ambitieux de certification de 2 000 maisons d’hôtes à travers le pays témoigne de cette volonté de diversification. L’introduction d’une taxe de séjour, généralisée depuis novembre aux séjours à forfait, permet de redistribuer les revenus du tourisme aux communautés locales. Cette approche rappelle le modèle réussi du tourisme rural italien, où les agritourismes ont revitalisé des régions entières.
Des résultats prometteurs
Les premiers chiffres confirment le succès de cette stratégie : 80% des touristes réservent déjà des excursions pour explorer les régions intérieures du pays. Le marché britannique illustre cette dynamique avec 278 000 visiteurs cette année, soit une hausse de 65% par rapport à l’année précédente. La compagnie easyJet Holidays a même augmenté ses rotations hivernales vers l’île de Djerba, prouvant que la destination séduit désormais au-delà de la haute saison estivale. La France maintient sa position de premier marché émetteur européen, suivie par l’Allemagne, tandis que la Pologne s’affirme comme un marché émergent important.
La réorientation du tourisme tunisien vers un modèle plus équitable et durable pourrait inspirer d’autres destinations confrontées aux défis du surtourisme. Alors que l’Organisation Mondiale du Tourisme prévoit 1,8 milliard de touristes dans le monde d’ici 2030, cette approche tunisienne démontre qu’il est possible de conjuguer croissance touristique et développement territorial équilibré.
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