L’histoire du sport et de la politique forme parfois des trajectoires inattendues. Après George Weah au Libéria, qui a franchi les frontières entre les terrains de football et les palais présidentiels, la Géorgie connaît un parcours similaire. Un ancien footballeur international se profile désormais comme candidat à la magistrature suprême, illustrant une tendance où les célébrités sportives investissent l’arène politique.
Mikheïl Kavelachvili, 53 ans, incarne cette nouvelle génération de personnalités publiques candidates à des fonctions électives. Ancien joueur ayant évolué notamment à Manchester City entre 1996 et 1999, il a progressivement construit son parcours politique depuis 2016, devenant député puis cofondateur d’un parti d’extrême droite baptisé « Pouvoir du Peuple ».
Le processus de sa désignation témoigne des dynamiques politiques actuelles en Géorgie. Mercredi, Bidzina Ivanichvili, président honoraire du parti Rêve géorgien, l’a présenté comme candidat, le qualifiant d’« incarnation de l’homme géorgien ». Cette nomination intervient dans un contexte politique complexe, marqué par des tensions et des contestations.
Les dernières élections législatives du 26 octobre ont déjà cristallisé des tensions. Remportées par Rêve géorgien, elles ont immédiatement été rejetées par l’opposition. La présidente Salomé Zourabichvili elle-même a manifesté sa rupture avec le parti au pouvoir, contestant la légitimité du nouveau Parlement dès sa première session.
La procédure d’élection présidentielle a significativement évolué. Contrairement aux scrutins précédents, le futur président sera désormais élu par un collège électoral, et non plus par le suffrage populaire, suite à une réforme constitutionnelle adoptée en 2017. Cette modification, qui réduit également les prérogatives présidentielles, semble favoriser la stratégie du parti Rêve géorgien.
L’ancien joueur de Manchester United, Mikheïl Kavelachvili, a d’ores et déjà affirmé sa volonté « d’unir la société géorgienne » autour des intérêts nationaux. Son parcours de père de quatre enfants, d’ancien sportif devenu homme politique, pourrait séduire un électorat en quête de nouveaux représentants.
L’investiture du futur président est prévue le 29 décembre, clôturant un processus électoral qui s’annonce décisif pour la trajectoire démocratique de cette ex-république soviétique.
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