L’industrie des hydrocarbures joue un rôle fondamental dans l’économie des pays producteurs, en raison de la capacité de ces ressources à générer d’importantes devises. Le pétrole et le gaz sont des moteurs essentiels de croissance, représentant une source majeure de revenus, et permettant d’attirer des investissements étrangers. Les pays riches en hydrocarbures, qu’il s’agisse de ressources conventionnelles ou non conventionnelles, recherchent continuellement des partenaires stratégiques afin d’optimiser l’exploitation de ces richesses naturelles et soutenir leurs ambitions économiques à long terme.
L’Algérie, en quête de nouveaux horizons dans le secteur pétrolier et gazier, a récemment modifié ses priorités pour attirer des acteurs internationaux. Dans le cadre d’un appel d’offres historique lancé en octobre 2024 par l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (ALNAFT), le pays cherche à dynamiser sa production en élargissant la participation à des géants américains. Ce changement de cap, en dépit des tensions diplomatiques avec la France, marque un tournant stratégique pour le secteur algérien des hydrocarbures. En particulier, l’absence de TotalEnergies ouvre la voie à des discussions avancées avec de grands noms comme Chevron, ExxonMobil et Occidental Petroleum, qui se positionnent pour exploiter des sites riches en pétrole et gaz.
L’appel d’offres couvre six blocs onshore d’une superficie de 152 000 km², ciblant des régions à fort potentiel pétrolier et gazier. Cette initiative, marquée par un cadre contractuel assoupli depuis la réforme de 2019, vise à redonner de l’attractivité au marché algérien longtemps jugé trop rigide pour les investisseurs. La révision des modèles contractuels, tels que les accords de partage de production, a permis de mieux répondre aux attentes des opérateurs internationaux. L’engouement de Chevron et ExxonMobil, qui privilégient l’exploration des zones désertiques et des ressources non conventionnelles, est un signe de l’attractivité renouvelée de ce marché.
Occidental Petroleum, déjà actif en Algérie à travers les actifs récupérés d’Anadarko, poursuit son renforcement dans le pays. Malgré une baisse de production dans le bassin de Berkine, Oxy continue de jouer un rôle clé, explorant de nouvelles perspectives dans le domaine du gaz de schiste. Son engagement en Algérie s’inscrit dans une logique de diversification des ressources énergétiques non conventionnelles, un domaine dans lequel le pays cherche à se positionner comme un acteur de poids.
Pendant ce temps, TotalEnergies, bien qu’ayant des projets en cours, comme l’ambitieux site de Tin Fouyé Tabankort (TFT), où l’entreprise vise une production de 100 000 barils par jour d’ici 2026, se voit peu à peu écartée des nouveaux projets. La détérioration des relations diplomatiques entre Alger et Paris, dans le contexte d’une politique étrangère plus assertive, explique en grande partie ce désintérêt pour le groupe français.
Ainsi, l’Algérie cherche à se repositionner comme un acteur majeur du secteur des hydrocarbures en s’entourant de partenaires stratégiques, principalement américains, tout en tournant le dos à une ancienne relation fructueuse avec la France. Cette réorientation témoigne de la flexibilité des pays producteurs d’hydrocarbures pour adapter leurs stratégies aux réalités géopolitiques et économiques.
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