Afrique: les exportations d’or bloquées dans une mine gérée par des canadiens

Minerai d'or (Photo DR)

Le géant canadien de l’or, Barrick, est en conflit ouvert avec le gouvernement malien. Au cœur du différend : la plus grande mine d’or du pays, Loulo-Gounkoto. Bamako accuse Barrick de malversations financières et réclame des centaines de millions de dollars. Pour appuyer ses revendications, le gouvernement a pris des mesures fortes : arrestation d’employés, émission d’un mandat d’arrêt international contre le PDG de Barrick. La dernière mesure en date est le blocage des exportations d’or, qui pourrait contraindre le PDG Mark Bristow à « suspendre ses opérations ». Ces tensions s’inscrivent dans un contexte plus large de révision du secteur minier malien. Le gouvernement a adopté un nouveau code minier en 2023, visant à augmenter la part de l’État dans les revenus générés par l’exploitation minière. 

De nombreuses compagnies ont déjà cédé aux pressions de Bamako, acceptant de verser des sommes importantes et d’appliquer le nouveau code. Barrick, quant à lui, résiste. La compagnie canadienne estime que les accusations portées contre elle sont infondées et que les mesures prises par le gouvernement sont disproportionnées. Elle accuse les autorités maliennes de prendre des mesures arbitraires, notamment des réclamations fiscales et douanières qu’elle juge infondées. La compagnie dénonce également un non-respect des accords qu’elle aurait conclus avec le gouvernement fin septembre, à la suite des premières arrestations. En réponse, Bamako reproche à Barrick de ne pas tenir ses engagements et menace de ne pas renouveler l’un des permis d’exploitation de la société, arrivant à échéance en 2026.

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Pour le Mali, l’or est une ressource stratégique qui représente une part importante des revenus de l’État. En bloquant les exportations de Loulo-Gounkoto, Bamako met en péril une part importante de sa production aurifère. Pour Barrick, il s’agit de défendre ses intérêts et de préserver sa réputation. Une suspension prolongée des opérations au Mali aurait des conséquences financières importantes pour la compagnie. 

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