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Bénin : Amnesty International plaide pour la relecture du code du numérique

Photo Amnesty

Amnesty International Bénin continue de plaider pour une meilleure protection des droits humains dans le pays, en mettant l’accent sur des réformes clés et des problématiques sociales pressantes. A la faveur d’une rencontre avec la presse ce mardi 10 décembre, les responsables de cette organisation de Défense des Droits Humaines ont fait le point des violations enregistrées. Ils ont également plaidé pour la révision de certaines législations en vigueur dans le pays.

Réviser le Code Pénal pour Garantir le Droit de Réunion

Adopté en 2018, le nouveau Code pénal béninois remplace un cadre juridique colonial obsolète. Bien que cette réforme représente une avancée, certaines dispositions continuent de restreindre le droit de réunion pacifique, entraînant l’arrestation et la condamnation de citoyens, y compris des activistes et opposants politiques. Entre avril et mai 2024, Amnesty International a documenté plusieurs cas de répression de manifestations. Pour remédier à cette situation, un groupe de plaidoyer composé d’organisations locales a rencontré des leaders politiques et institutionnels, leur remettant une plaquette détaillant les révisions nécessaires pour aligner le Code pénal sur les normes internationales.

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Liberté d’Expression et Révision du Code du Numérique

Depuis la promulgation du Code du numérique, des journalistes, opposants et activistes ont été poursuivis, limitant gravement la liberté d’expression et d’information. En réponse, Amnesty International a lancé un plaidoyer visant à réviser les dispositions restrictives de ce texte. Un atelier organisé en 2024 avec des acteurs des médias a permis d’identifier les réformes prioritaires. L’objectif est de garantir une presse libre et indépendante, tout en protégeant les droits des citoyens dans l’espace numérique.

Conditions Alarmantes dans les Prisons

Les prisons béninoises restent marquées par une surpopulation critique et des conditions dégradantes, révélées lors d’un monitoring effectué entre juin et juillet 2023. Le nombre de détenus a triplé entre 2016 et 2024, forçant ces derniers à dormir au sol dans des cellules insalubres et mal ventilées. Des problèmes d’accès à l’eau potable et aux soins de santé aggravent la situation. Bien que le gouvernement ait annoncé la réhabilitation de cinq maisons d’arrêt, Amnesty International appelle à des actions rapides et soutenues pour améliorer les conditions de détention en conformité avec les normes internationales.

Expulsions Forcées pour l’Aménagement du Littoral

Les expulsions forcées liées à des projets touristiques et d’aménagement du littoral continuent de susciter l’indignation. À Fiyegnon 1, de nombreuses familles restent sans compensation adéquate malgré les promesses gouvernementales. En 2024, Amnesty International a recueilli plus de 24 000 signatures demandant au Président de la République de garantir des indemnisations justes pour les personnes affectées. La construction d’un terrain de golf à Avlékété a notamment mis en lumière l’impact social des grands projets d’infrastructures, soulignant la nécessité d’une approche respectueuse des droits humains.

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