Le gouvernement burkinabè a franchi une étape importante dans la réconciliation nationale. Lors du Conseil des ministres du 18 décembre dernier, il a adopté le projet de loi portant amnistie et conditions d’octroi de la grâce amnistiante aux personnes impliquées dans la tentative de coup d’État de septembre 2015. Cette décision fait suite à de longues années de procédures judiciaires et de débats.
Selon le ministre de la Justice, Rodrigue Bayala, cette grâce présidentielle ne sera accordée qu’à ceux qui rempliront certaines conditions. Les bénéficiaires devront notamment reconnaître publiquement leur participation aux événements, faire preuve d’un bon comportement en détention et s’engager à servir leur pays. Plus précisément, ils devront accepter d’être déployés dans les zones dans lesquelles le Burkina Faso fait face à des insécurités, afin de contribuer à la stabilisation du pays.
Pour rappel, en septembre 2015, le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), la garde rapprochée de l’ancien président Blaise Compaoré, avait tenté de renverser les autorités de transition mises en place après la chute de ce dernier. Les putschistes avaient cependant été rapidement défaits par la mobilisation conjointe des forces loyalistes et de la population, mettant fin à leur tentative après deux semaines de crise. Cet épisode avait marqué une période d’instabilité politique et sociale importante dans le pays. Les auteurs de ce putsch manqué avaient ensuite été condamnés en 2019 à des peines de prison allant jusqu’à 20 ans. Cette nouvelle mesure gouvernementale vise à tourner une page sombre de l’histoire du pays et à renforcer la cohésion nationale.
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