Économie mondiale : les pays africains désavantagés dans ce domaine

Banque africaine de développement

L’endettement des pays africains ne cesse de s’accroître, pesant lourdement sur leurs économies. Selon la Banque africaine de développement (BAD), les nations africaines paient des intérêts exorbitants lorsqu’elles empruntent sur les marchés internationaux, soit jusqu’à cinq fois plus que si elles empruntaient à des institutions multilatérales comme la BAD elle-même. Cette situation est due en grande partie au recours massif à des financements privés, dont les coûts sont plus élevés. Face à cette situation alarmante, la BAD plaide pour la création d’un mécanisme africain de stabilité financière.

Ce dispositif, en développement depuis plusieurs années, aurait pour objectif de refinancer la dette des pays du continent à des conditions plus avantageuses, de réduire leur dépendance envers les créanciers privés et de renforcer leur résilience face aux chocs économiques. L’absence d’un tel mécanisme expose l’Afrique à des risques considérables. « L’Afrique reste le seul continent sans mécanisme régional de stabilité financière, ce qui aggrave sa vulnérabilité face aux crises mondiales », a déclaré le vice-président et l’économiste en chef de la BAD Kevin Urama. En effet, le continent est particulièrement vulnérable aux chocs externes, tels que les variations des cours des matières premières ou les crises financières mondiales. Un mécanisme de stabilité financière permettrait d’atténuer ces chocs, de protéger les économies africaines et d’offrir aux pays une plus grande autonomie financière. Cependant, la mise en place d’un tel dispositif est un projet complexe qui nécessite une coordination étroite entre les différents pays africains et le soutien de la communauté internationale.

Publicité

La part de la dette africaine détenue par des créanciers privés a pratiquement doublé en quelques années, passant de 49% en 2023 à une prévision de 54% pour 2024. Depuis 2010, cette dette a progressé de 170%, et plusieurs pays africains sont désormais en situation de crise ou à risque élevé d’endettement. La BAD prévoit que le montant total du service de la dette des pays africains atteindra 74 milliards de dollars en 2024, dont plus de 40 milliards seront dus à des créanciers privés. Cette dépendance accrue envers les marchés financiers expose les économies africaines à une plus grande vulnérabilité face aux chocs économiques mondiaux et augmente le risque de crises de la dette. Les conséquences de cette situation sont multiples et préoccupantes. Le service de la dette, c’est-à-dire les remboursements d’intérêts et de capital, absorbe une part croissante des budgets africains, limitant ainsi les marges de manœuvre pour investir dans des secteurs clés comme la santé, l’éducation et les infrastructures. De plus, l’endettement excessif peut entraver la croissance économique et réduire l’attractivité des pays pour les investisseurs.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité