L’Angola, riche en ressources naturelles, ambitionne de devenir un acteur clé dans le domaine du gaz naturel en Afrique. Avec environ 55 milliards de mètres cubes de réserves prouvées en 2023, le pays intensifie ses efforts pour exploiter pleinement ce potentiel, afin de diversifier son économie et réduire sa dépendance historique au pétrole. À travers son Plan Directeur pour le Gaz (NGMP), l’Angola multiplie les projets stratégiques pour répondre aux besoins croissants en énergie et s’imposer sur le marché mondial du gaz.
Au cœur des ambitions énergétiques de l’Angola se trouve le projet Sanha Lean Gas Connection (SLGC), récemment lancé par la Cabinda Gulf Oil Company, filiale angolaise de Chevron. Situé dans la province de Benguela, sur le bloc offshore 0, ce projet constitue une avancée significative dans l’exploitation des ressources gazières nationales.
Dans sa première phase, le site produira 80 millions de pieds cubes standards par jour destinés à l’usine de liquéfaction de gaz naturel Angola LNG, qui affiche une capacité impressionnante de 5,2 millions de tonnes par an, ainsi qu’aux centrales électriques de Soyo, d’une capacité de 750 MW. Une deuxième phase, prévue avec l’ajout d’un module de compression supplémentaire, portera la production quotidienne à 220 millions de pieds cubes standards. Une fois pleinement opérationnel, le projet SLGC pourra fournir jusqu’à 600 millions de pieds cubes standards par jour, consolidant ainsi l’offre gazière de l’Angola.
L’Angola est confronté à un défi de taille : réduire le déficit entre l’offre et la demande en gaz naturel. Entre 2019 et 2023, la production gazière nationale s’est élevée en moyenne à 9,29 milliards de pieds cubes standards par an, tandis que la demande atteignait environ 20,89 milliards, selon des données de Statista. Ce déséquilibre a incité les autorités à accélérer le développement de projets comme le SLGC, indispensables pour répondre à la consommation intérieure et maximiser les exportations.
Ce projet contribuera notamment à réduire le déficit gazière anticipé entre 2022 et 2025, tout en positionnant l’Angola comme un fournisseur stratégique sur le marché mondial. En effet, l’usine Angola LNG, alimentée par le gaz de Sanha, renforce la capacité du pays à exporter du gaz naturel liquéfié (GNL) vers des marchés internationaux en quête de nouvelles sources d’approvisionnement énergétique.
Le lancement du SLGC s’inscrit dans une vision plus large du gouvernement angolais visant à diversifier l’économie et réduire sa dépendance aux revenus pétroliers. Actuellement, le pétrole représente plus de 90 % des exportations et constitue une part dominante des recettes publiques. Le gaz naturel, en tant que ressource complémentaire, offre une opportunité de reconfigurer la structure économique du pays.
Le Plan Directeur pour le Gaz (NGMP), adopté par le gouvernement, vise non seulement à stimuler la production, mais aussi à encourager les investissements dans les infrastructures, comme les usines de liquéfaction, les centrales électriques et les réseaux de distribution. Ces efforts sont également axés sur l’intégration des énergies renouvelables et la création d’un mix énergétique plus durable.
Avec des projets comme le SLGC, l’Angola ambitionne de devenir un modèle pour l’exploitation responsable des ressources gazières en Afrique. Outre la satisfaction de la demande nationale, le pays vise à attirer des partenaires internationaux et à renforcer son rôle dans la transition énergétique mondiale.
En effet, l’Angola LNG, avec ses capacités de liquéfaction et d’exportation, représente une plateforme stratégique pour desservir des marchés en Asie, en Europe et en Amérique latine. Cette orientation exportatrice, combinée à des efforts pour améliorer l’accès à l’énergie localement, pourrait transformer l’Angola en un hub énergétique majeur pour le continent africain.
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