,

Inauguration d’usines de transformation de tomates au Burkina : des inquiétudes chez les grossistes au Bénin

Des paniers de tomate de Houègbo au marché d'Akassato. Photo : DR

Le capitaine Ibrahim Traoré, président du Burkina Faso, a inauguré le lundi 16 décembre 2024, à Yako, dans la région du Nord du pays, l’usine de transformation de tomates dénommée Société Faso Tomates (Sofato), après avoir inauguré, samedi 30 novembre, l’usine de transformation de tomate de la ville de Sya, capitale économique du Burkina Faso.

Avec ces nouvelles infrastructures, le Burkina Faso interdira certainement l’exposition de sa tomate naturelle afin de garantir la disponibilité de matières premières pour ses usines. Alors que ce pays d’Afrique de l’Ouest est également un exportateur de tomates vers le Bénin. Ce qui suscite des inquiétudes chez les grossistes et les vendeuses de tomates au marché d’Akassato, dans la commune d‘Abomey-Calavi, ainsi qu’au marché Dantokpa.

Publicité

Djivèdé, une grossiste de tomates dans le marché Dantokpa, avec une expérience de plus de 10 ans, a confié qu’elle s’approvisionne au Bénin chez les Toffin, à Houègbo et à Allada. La tomate qu’elle prend à l’extérieur du Bénin vient du Nigéria, du Togo et du Burkina Faso. Elle a fait savoir que la tomate qui est actuellement disponible sur le marché béninois est celle de Houègbo, en plus de celle du Nigéria. D’après elle, la tomate du Burkina Faso devrait déjà être disponible sur le marché comme autrefois. Cependant, on n’en trouve pas encore. ‹‹ C’est dans cette période que la tomate du Burkina Faso abonde sur le marché. Mais lorsque nos équipes vont là-bas depuis un moment, elles reviennent presque les mains vides. On avait appris que c’est parce qu’il y a de l’insécurité là-bas et que des gens meurent. J’espère que le lancement des usines ne va pas en rajouter », a-t-elle laissé entendre.

Adjadji, une grossiste du marché d’Akassato dans la commune d’Abomey-Calavi, affirme que l’absence de la tomate burkinabè sur le marché béninois va causer la cherté à contretemps de la tomate et empirer la situation. Parce que déjà, la récolte de la tomate de Houègbo n’a pas été fructueuse comme d’habitude.

Tchèhouénou Philomène, une vendeuse de tomates, exprime ses craintes : « Si la tomate du Burkina Faso disparaît du marché, nous aurons beaucoup plus de difficultés. C’est lorsque la tomate du Burkina Faso, du Togo, du Nigéria et du Bénin se croisent sur le marché qu’on est un peu à l’aise. La tomate coûtera encore plus cher si un pays exportateur quitte la chaîne », a-t-elle dit.

Gisèle Boyanho, une autre vendeuse de tomates, partage aussi son point de vue. « La tomate est déjà partie, ça doit revenir après les fêtes. Même si la tomate du Burkina Faso quitte notre marché, c’est que Dieu nourrit les humains. On va survivre. Déjà, la qualité de tomate qui vient de ce pays ne dure pas. Ça se gâte vite », a indiqué la vieille dame.

Publicité

Rappelons qu’en matière d’importation de produits vivriers vers le Bénin, le ministre de l’Agriculture, Gaston Dossouhoui avait annoncé lors d’une rencontre dans la commune de Savalou, en avril 2023, que le Bénin interdira totalement l’importation d’œufs et de poulets congelés, à partir du 31 décembre 2024. Cette décision vise à renforcer l’autosuffisance alimentaire et à promouvoir la production locale dans le cadre du Programme d’action du gouvernement.

Cependant, la production de volaille au Bénin est loin d’être à la hauteur de la demande de consommation. En 2021, 16 005 tonnes de viande de poulet ont été produites, tandis que les importations ont atteint 65 653 tonnes, soit plus de quatre fois la production locale. Actuellement, la production est estimée à 20 000 tonnes par an, loin des 1,5 million de tonnes nécessaires pour satisfaire la demande nationale. Les importations représentent près de 80 % de l’offre sur le marché. À l’approche de l’échéance, des questions demeurent sur l’efficacité de cette interdiction et sur les mesures prises pour que la production locale puisse répondre à la demande.

14 réponses

  1. Avatar de OLLA OUMAR
    OLLA OUMAR

    Raison pour accroître la production de la tomate dans ces pays , et que le gouvernement accompagne les producteurs en semences améliorées, intrants, encadrement etc ..
    Aussi avez-vous remarqué que prego burkinabé, le capitaine IB , n’a pas par amis coquins et filous , monté une usine à leur seul profit , mais plutôt apporté un appui financier au groupement, coopérative villageoise à la base du projet , et qui avait du mal à boucler le projet par manque d’argent ! Il en a fait pareil dans les karités , ce qui permet une meilleure existence à ces producteurs .
    Au Benin , pour talon c’est : produisez sous la pluie et le soleil , vendez moins cher et à mes conditions à mes usines 😡😡 sinon , c’est rochers sur les routes , chicotes et prisons 😡😡😡 vivement un IB pour notre Benin 😌😌😌

  2. Avatar de ZONGO Jean Chrysostome
    ZONGO Jean Chrysostome

    Vraiment,nous sommes très riche vive l’AES pourquoi vous êtes bêtes. Vous penser qu’on prend des décisions à la tue tête, vous allez comprendre plus tard. Merci

  3. Avatar de Coef. stoechiométrique
    Coef. stoechiométrique

    Bravo aux dirigeants du Fasso. Ce sont les usines et les infrastructures qui font le développement de son pays. Les aigris vont maigrir.

  4. Avatar de Ouedraogo ZAMBOTE
    Ouedraogo ZAMBOTE

    Quelle qualité avec Ib qui parle de résilience de producteurs de tomates!

  5. Avatar de Porte close
    Porte close

    Ils vont vendre les tomates transformés à qui ??? Vous fermez votre pays en sortant d’un espace d’intégration large et vous venez installer des usines ????
    Bientôt les pays de la CEDEAO vont imposer des droits de douane aux frontières. Ils sont aussi d’autoriser ou d’interdire des produits des régions qui ne sont pas clairs comme le sahel. Une stratégie décadente venant des putschistes

    1. Avatar de Lanova
      Lanova

      ils n’ont pas construit les usines pour vous M. mais pour leur population. vous serez étonné de voire que l’usine fonctionne bien et que l’économie devient de plus en plus croissante.

      1. Avatar de Sika
        Sika

        S’ils étaient capables de consommer toutes leurs tomates, ils n’exporteraient pas le surplus vers les pays de la côte. Il doit être tombé sur la tête cet investisseur qui prend le risque d’aller mettre autant d’argent dans une zone sous menaces constantes des terroristes sous un gouvernement instable où tout peut basculer à tout moment. Le niveau est trop élevé. Je ne sais pas combien ils paient l’assureur s’ils en ont trouvé un. On leur souhaite bonne chance

    2. Avatar de Mazaque
      Mazaque

      L’usine n’est pas à vous il apparent a les boukinabè chacun prends soin de sa population

    3. Avatar de Okiertisec
      Okiertisec

      Où est ton problème?

    4. Avatar de Adama Diakité
      Adama Diakité

      AES compte 70 millions d’habitants. très suffisant pour le commerce inter états. c’est vrai que vous avez vos ports. mais sachez que c’est l’AES qui fait marché vis ports. d’ailleurs nous sommes entrain de développer nos Aérodromes pour le développement du transport Aérien. on verra qui a besoin de qui dans cette affaire si on abandonne vos ports

    5. Avatar de Tindimba Tilade seni
      Tindimba Tilade seni

      hahahaha on n’importe personnes d’en acheter champion, ko un espace large, en tout cas la production ne suffit pas pour les pays de l’aes même, on a plus de 50 millions de consommateurs dans l’aes c’est largement suffisant

    6. Avatar de Soumaila Sawadogo
      Soumaila Sawadogo

      nous vendrons dans les trois pays de L’AES c’est aussi simple comme bonjour.

  6. Avatar de Blamako
    Blamako

    Vous voyez on a les mêmes soucis en côte d’ivoire et au Togo pour la tomate, oignons, viande et amandes de karité etc. La CEDEAO a tout gâté sachant que ce sont les pays comme le Niger, le Mali et surtout le Burkina Faso qui sont les gros producteurs de produits agricoles d Afrique de l’ ouest. Donc les grossistes et les industries des pays comme le Sénégal le Bénin le Togo et la côte d’ ivoire vont devoir mourir. ce sera le chômage, la pauvreté et la tristesse. Dommage. Alors que l AES va très vite monté en richesse. Qui l eu cru ? ironie du sort.

  7. Avatar de Blamako
    Blamako

    Il fallait s y attendre. Le climat du Burkina Faso est très favorables à la production de la tomate 🍅 en quantité et de très bonnes qualités. Comme pour le poulet local, mouton cabris boeuf etc les autorités burkinabè ont décidé de tout transformer au Burkina Faso. C’est dommage car la politique de CEDEAO a tout compliqué pour les pays côtiers. Donc on va suivre. Ce n’ est que le début de la dureté de la vie au Bénin et autres.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité