Les pays du Maghreb ont progressivement développé leurs capacités industrielles depuis leur indépendance, cherchant à réduire leur dépendance aux importations. Cette stratégie d’industrialisation s’est intensifiée ces dernières décennies avec des investissements majeurs dans les infrastructures, l’énergie et les transports. Le Maroc, notamment, a misé sur des projets ambitieux comme l’usine Renault à Tanger, les parcs d’énergies renouvelables, et maintenant le secteur ferroviaire devient une nouvelle priorité stratégique.
Une ambition ferroviaire à l’échelle continentale
Le Maroc envisage désormais la fabrication locale de rames de train, avec pour objectif d’approvisionner non seulement son marché intérieur mais également les autres pays africains. Cette initiative témoigne de la volonté du royaume de devenir un acteur industriel majeur dans le secteur ferroviaire. Le gouvernement marocain a débloqué une enveloppe de 87 milliards de dirhams pour moderniser son réseau via un contrat-programme avec l‘ONCF. Si le constructeur français Alstom fournit actuellement les rames TGV, le choix des fournisseurs pour les autres types de matériel roulant reste à déterminer.
Un réseau en pleine métamorphose
Le plan 2040 de l’ONCF prévoit une transformation radicale du paysage ferroviaire marocain. L’extension du réseau permettra de desservir 43 villes, contre 23 actuellement, grâce à la construction de 1 300 kilomètres de lignes à grande vitesse et 3 800 kilomètres de voies classiques supplémentaires. Cette expansion considérable vise à connecter 87% de la population au réseau ferré, soit une augmentation de 36 points par rapport à la situation actuelle. La création de dix centres régionaux viendra compléter ce maillage territorial renforcé.
La révolution de l’industrie ferroviaire au cœur de l’essor économique
La décision du Maroc de produire ses propres rames de train représente un tournant pour son industrie. Cette stratégie pourrait générer de nombreux emplois qualifiés et stimuler le développement d’un écosystème industriel spécialisé. Au-delà de la simple fabrication, ce projet nécessitera le transfert de technologies avancées, la formation d’ingénieurs et de techniciens spécialisés, et l’émergence de sous-traitants locaux. La maîtrise de ces compétences industrielles complexes permettra au Maroc de se positionner comme un acteur incontournable du secteur ferroviaire en Afrique, ouvrant la voie à de nouvelles opportunités d’exportation et de coopération internationale.
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