Le conseil de sécurité de l’ONU, longtemps critiqué pour sa composition figée depuis 1945, pourrait connaître une évolution majeure. Les pays du Sud multiplient les initiatives diplomatiques pour obtenir une représentation permanente, estimant que l’instance ne reflète plus les réalités géopolitiques du XXIe siècle. Avec ses cinq membres permanents détenteurs du droit de veto – États-Unis, Royaume-Uni, France, Russie et Chine – le Conseil cristallise les tensions entre nations établies et émergentes.
Une candidature marocaine aux solides fondations
Le Maroc a officiellement dévoilé ses ambitions d’accéder au statut de membre permanent du Conseil de sécurité. L’annonce a été faite le 14 décembre à Rabat par Omar Hilale, représentant permanent du royaume auprès des Nations unies. Pour justifier cette candidature, le diplomate met en avant l’engagement constant du pays dans les opérations de maintien de la paix, un critère essentiel pour prétendre à ce statut. Cette déclaration intervient dans un contexte de réforme potentielle initiée par Joe Biden en septembre 2022, qui prévoit l’attribution de deux sièges permanents à l’Afrique.
Une bataille diplomatique engagée
La compétition promet d’être intense sur le continent africain. L’Afrique du Sud, l’Algérie, l’Égypte et le Nigéria convoitent également ces positions stratégiques au sein de l’institution internationale. Le Maroc dispose néanmoins d’atouts significatifs dans cette course diplomatique. Le royaume a su tisser des alliances précieuses avec trois membres permanents actuels : les États-Unis, la Russie et la Chine. Sa capacité à maintenir des relations équilibrées avec ces puissances, malgré les tensions internationales, renforce sa crédibilité. Le soutien attendu d’Israël, suite au rétablissement des relations diplomatiques en décembre 2020, constitue un argument supplémentaire.
Une légitimité renforcée par les succès diplomatiques
La récente victoire du Maroc à la présidence du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU témoigne de son influence croissante sur la scène internationale. Avec 30 voix contre 17 pour l’Afrique du Sud, ce succès illustre la capacité du royaume à rassembler les soutiens nécessaires dans les instances onusiennes. La route vers un siège permanent reste cependant jalonnée d’obstacles. Le processus requiert l’approbation du Conseil de sécurité actuel, suivie d’un vote à l’Assemblée générale de l’ONU, où chaque voix comptera dans cette transformation historique de la gouvernance mondiale.
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