Maghreb: cette ville veut en finir avec la présence des SDF

Rabat. Photo: DR

De New York à Tokyo, en passant par Paris et Londres, la présence des sans-abri représente un enjeu majeur pour les métropoles mondiales. Malgré des budgets colossaux et des stratégies variées – de la construction de logements sociaux aux centres d’hébergement d’urgence – le nombre de personnes vivant dans la rue continue d’augmenter dans la plupart des grandes villes. Les approches oscillent entre aide sociale et mesures coercitives, tandis que la gentrification des centres urbains et la hausse des loyers poussent toujours plus d’individus vers la précarité. Les autorités municipales peinent à trouver un équilibre entre assistance aux plus vulnérables et maintien de l’ordre public.

Rabat lance une offensive contre la précarité visible

La capitale marocaine intensifie ses efforts pour retirer les sans-abri et mendiants des espaces publics, particulièrement dans les quartiers administratifs et huppés comme Hassan, Agdal et Souissi. Les autorités locales, sous l’égide du ministère de l’Intérieur, multiplient les campagnes de « nettoyage urbain« . Cette initiative vise à préserver l’image de marque de Rabat, capitale d’un royaume aux ambitions internationales. Les personnes concernées sont dirigées vers des structures d’accueil spécialisées telles que le complexe Ain Aouda, le complexe de l’Espoir ou le centre social de la médina historique.

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Entre impératifs d’image et considérations humanitaires

Le timing de ces opérations n’est pas anodin. Le Maroc prépare activement l’organisation de deux événements sportifs majeurs : la Coupe d’Afrique des Nations en 2025 et le Mondial 2030, co-organisé avec l’Espagne et le Portugal. Les autorités cherchent à démontrer leur capacité à gérer les problématiques sociales urbaines. Les associations locales soutiennent ces mesures, soulignant leur dimension humanitaire, notamment durant les périodes de grand froid. Elles appellent cependant à une approche nuancée, combinant solidarité et fermeté, rappelant que certains mendiants ne sont pas réellement dans le besoin. La lutte contre la mendicité impliquant des enfants, punie par l’article 326 du Code pénal, constitue une priorité particulière. Les militants associatifs insistent sur la nécessité de créer des centres d’accueil supplémentaires aux normes élevées pour encourager l’intégration durable des personnes sans domicile, conformément aux engagements constitutionnels du Maroc en matière de dignité humaine.

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