Les barrages représentent un pilier stratégique pour l’économie algérienne, leur rôle dépassant largement la seule gestion des ressources hydriques. Ces infrastructures constituent notamment une source majeure d’électricité pour le pays, contribuant significativement à son mix énergétique et permettant d’alimenter aussi bien les zones urbaines que rurales. Au-delà de leur fonction hydroélectrique, les barrages jouent un rôle crucial dans le développement agricole et industriel du pays, tout en participant à la réduction de la dépendance aux énergies fossiles.
Une transformation majeure du paysage hydraulique national
L’Algérie prépare une modernisation considérable de ses infrastructures hydrauliques avec l’identification de 34 nouveaux sites destinés à accueillir des barrages. Ces futures installations promettent d’augmenter la capacité de stockage nationale d’environ un milliard de mètres cubes. Le ministre des Ressources en eau, Taha Derbal, a dévoilé un plan d’action ambitieux comprenant 31 études déjà finalisées, réparties stratégiquement entre l’est, le centre et l’ouest du pays. Cette distribution géographique témoigne d’une volonté d’équilibrer le développement territorial et de maximiser la collecte des eaux pluviales sur l’ensemble du territoire.
Des objectifs ambitieux pour 2030
Le gouvernement algérien affiche des ambitions précises pour la décennie à venir. Les projections visent la construction de 95 grands barrages d’ici 2030, permettant d’atteindre une capacité totale de stockage de 12 milliards de mètres cubes. En parallèle, le pays prévoit de porter à 750 le nombre de retenues collinaires et de petits barrages, ajoutant ainsi 350 millions de mètres cubes supplémentaires à ses capacités de stockage. Ces objectifs s’appuient sur un réseau existant de 81 barrages, auxquels s’ajoutent déjà 5 ouvrages en construction qui apporteront 300 millions de mètres cubes additionnels.
Une réponse structurelle aux défis climatiques
La multiplication des infrastructures hydrauliques répond à des préoccupations concrètes exprimées notamment par les parlementaires algériens. Ces derniers ont alerté sur la nécessité de mieux capter les eaux de surface, particulièrement abondantes lors des épisodes pluvieux intenses. Le plan national de développement des barrages vise ainsi à transformer une menace – les inondations – en opportunité, en stockant ces eaux jusqu’alors perdues. Cette approche permet de répondre simultanément aux besoins en eau potable des populations et aux impératifs d’irrigation agricole, tout en renforçant la production électrique nationale. Le réseau actuel de 600 retenues collinaires, d’une capacité de 261 millions de mètres cubes, sera considérablement étendu pour soutenir l’agriculture locale et améliorer la résilience du pays face aux périodes de sécheresse.
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