L’Algérie et l’Union européenne s’apprêtent à franchir une nouvelle étape dans leurs relations bilatérales avec des négociations prévues en janvier 2025 pour la révision de leur accord d’association, signé en 2002 et en vigueur depuis 2005. Cette démarche répond aux attentes d’Alger, qui plaide depuis des années pour un partenariat plus équilibré.
Le président Abdelmadjid Tebboune avait, dès 2021, demandé une révision en profondeur de l’accord, pointant des déséquilibres jugés défavorables à l’Algérie. Selon les autorités algériennes, l’accord actuel privilégie les exportations européennes au détriment des productions locales, freinant ainsi le développement de secteurs clés.
Diego Mellado Pascua, ambassadeur de l’UE en Algérie, a reconnu mercredi 4 décembre 2024 la pertinence de cette requête : « Même en Europe, nous discutons de réindustrialisation. » Cette déclaration reflète la volonté des deux parties d’adapter leur partenariat à un contexte économique et géopolitique en mutation.
Les négociations s’articuleront autour de trois axes principaux :
- Normes sanitaires et phytosanitaires, afin de mieux intégrer les produits agricoles algériens sur le marché européen.
- Règles d’origine, pour garantir un accès équitable et préférentiel des marchandises.
- Procédures douanières, dans le but de simplifier et sécuriser les échanges commerciaux.
Cette approche technique vise à établir un cadre de coopération plus équilibré, répondant aux intérêts de l’UE et de l’Algérie.
Cette révision s’inscrit dans la stratégie euro-méditerranéenne de l’UE, qui se matérialisera par le lancement, en 2025, du « pacte euro-méditerranéen ». Celui-ci mise sur des partenariats autour de la transition énergétique, du développement durable et de la coopération économique, des domaines où Alger peut jouer un rôle clé.
Avec un volume d’échanges de 50 milliards d’euros en 2024, l’Europe demeure le premier partenaire commercial de l’Algérie. Ce partenariat renouvelé pourrait non seulement consolider ces relations, mais aussi attirer de nouveaux investissements européens dans des secteurs comme les énergies renouvelables et l’industrie.
Si les discussions aboutissent, elles pourraient marquer une transformation profonde des relations entre Alger et Bruxelles. En mettant l’accent sur des intérêts partagés, l’Algérie et l’UE ont l’occasion de bâtir une coopération stratégique capable de répondre aux défis globaux et régionaux.
Ce processus pourrait également renforcer l’intégration de l’Algérie dans l’espace euro-méditerranéen tout en soutenant ses ambitions de diversification économique et de transition énergétique, ouvrant la voie à un avenir commun plus prometteur.
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