L’accord d’association entre l’AlgĂ©rie et l’Union europĂ©enne, signĂ© en 2002 et entrĂ© en vigueur en 2005, constitue le cadre principal des relations Ă©conomiques et commerciales entre les deux partenaires. Cet accord vise Ă renforcer le dialogue politique, dĂ©velopper les Ă©changes commerciaux et encourager la coopĂ©ration sociale et culturelle. Il prĂ©voit notamment l’Ă©tablissement progressif d’une zone de libre-Ă©change, la promotion des investissements europĂ©ens en AlgĂ©rie et le renforcement de la coopĂ©ration dans des domaines stratĂ©giques comme l’Ă©nergie, l’agriculture et l’industrie.
Une volonté de changement face aux déséquilibres commerciaux
L’AlgĂ©rie souhaite dĂ©sormais une rĂ©vision en profondeur de cet accord, une demande portĂ©e au plus haut niveau par le prĂ©sident Abdelmadjid Tebboune. Cette dĂ©marche trouve sa justification dans les rĂ©sultats Ă©conomiques mitigĂ©s observĂ©s depuis 2005. Les chiffres parlent d’eux-mĂªmes : en dix ans, les exportations algĂ©riennes hors hydrocarbures vers l’UE n’ont atteint que 14 milliards de dollars, tandis que les importations culminaient Ă 220 milliards. Le manque Ă gagner pour les recettes douanières algĂ©riennes dĂ©passe les 700 milliards de dinars. Cette asymĂ©trie commerciale rĂ©vèle les limites de l’accord actuel, particulièrement dĂ©favorable Ă la diversification Ă©conomique algĂ©rienne.
Des négociations sous le signe de la géopolitique
L’Union europĂ©enne, par la voix de son nouvel ambassadeur Diego Mellado Pascua, manifeste son ouverture Ă cette rĂ©vision. Les discussions prĂ©vues dĂ©passeront le simple cadre commercial pour englober des enjeux stratĂ©giques majeurs. La circulation des personnes figure parmi les points de nĂ©gociation, l’UE reconnaissant ses besoins en main-d’Å“uvre qualifiĂ©e. Le volet Ă©nergĂ©tique occupera une place centrale, avec une attention particulière portĂ©e aux Ă©nergies renouvelables. Bruxelles encourage l’AlgĂ©rie Ă diversifier son mix Ă©nergĂ©tique, tout en maintenant son statut de partenaire gazier fiable.
Une nouvelle dynamique Ă©conomique Ă l’horizon
Le contexte actuel diffère radicalement de celui de 2002. L’AlgĂ©rie a dĂ©veloppĂ© ses capacitĂ©s industrielles et agricoles, passant d’une contribution industrielle de 3% du revenu national Ă une Ă©conomie capable d’exporter des produits manufacturĂ©s variĂ©s. Les Ă©changes entre l’UE et l’AlgĂ©rie ont atteint 50 milliards d’euros en 2024, tĂ©moignant de l’importance de cette relation bilatĂ©rale. La modernisation de l’accord devra prendre en compte cette Ă©volution, tout en rĂ©pondant aux objectifs environnementaux europĂ©ens, notamment la rĂ©duction de 55% des Ă©missions Ă effet de serre d’ici 2035. Les prochaines consultations techniques, temporairement reportĂ©es en raison de changements institutionnels des deux cĂ´tĂ©s, dĂ©termineront les contours prĂ©cis de cette rĂ©vision attendue.
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