Maghreb: un projet de taxation des riches émerge dans un pays

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La taxation des revenus élevés constitue un sujet sensible qui ravive régulièrement les débats sociaux et économiques. Au Maroc, cette problématique refait surface au sein de l’arène politique, portée par des propositions syndicales ambitieuses visant à rééquilibrer la contribution fiscale des différentes tranches de la population.

La Confédération démocratique du travail (CDT) a récemment présenté des amendements significatifs au projet de loi de finances 2025, proposant un mécanisme de taxation ciblant les patrimoines les plus importants. Le dispositif prévoit un taux d’imposition progressif de 0,20 % pour les patrimoines entre 10 et 100 millions de dirhams, et 0,25 % au-delà de 100 millions de dirhams.

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Ces propositions s’articulent autour de plusieurs objectifs stratégiques. Premièrement, générer des ressources supplémentaires pour financer les services publics et soutenir le développement économique national. Deuxièmement, instaurer une forme de justice fiscale en sollicitant davantage les contribuables les plus aisés. Le projet syndical va au-delà de la simple taxation des patrimoines. Il comprend également des mesures sociales novatrices, comme l’augmentation du seuil d’exonération fiscale à 60 000 dirhams et le plafonnement du taux maximal d’imposition à 35 %. La CDT propose également d’exonérer les pensions de retraite, invoquant un principe de solidarité intergénérationnelle.

Un autre volet crucial de la proposition concerne la remise en question des exonérations fiscales temporaires. Le syndicat cible spécifiquement des secteurs comme le gaz naturel, les huiles moteurs, l’importation de carburants et les télécommunications. L’argumentaire repose sur le constat que ces entreprises réalisent des bénéfices substantiels sur le marché national et doivent, à ce titre, contribuer plus significativement au financement de l’économie. Parallèlement à ces propositions fiscales, la CDT formule une demande de renforcement des ressources humaines de l’inspection du travail, sollicitant 100 postes budgétaires supplémentaires. Cette requête souligne l’importance de doter cet organisme des moyens nécessaires à son fonctionnement optimal.

Ces propositions traduisent une volonté de réforme structurelle du système fiscal marocain, avec pour ambition de promouvoir une répartition plus équitable de la charge fiscale et de stimuler le développement économique inclusif. Le débat est désormais ouvert, et les parlementaires devront arbitrer entre les impératifs économiques, la justice sociale et les intérêts des différents acteurs économiques.Copy

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