La physionomie de la capitale malienne s’apprête à connaître une métamorphose profonde avec la disparition des derniers vestiges toponymiques de l’époque coloniale. Le gouvernement malien, par un décret signé le 13 décembre et rendu public le 18 décembre, entreprend un vaste programme de rebaptisation des rues, monuments et établissements de Bamako.
Les artères portant les noms d’Archinard et de Federer, figures emblématiques de la colonisation française, vont désormais célébrer la mémoire de héros nationaux. Soundiata Keïta, fondateur de l’Empire du Mali, Kankou Moussa, souverain prestigieux de l’âge d’or malien, et Babemba Traoré, figure de la résistance, prendront place sur les plaques de rue de la capitale.
Cette renaissance toponymique s’inscrit dans une démarche plus large de réappropriation identitaire et culturelle. En effaçant les traces nominatives de la période coloniale, les autorités maliennes affirment leur volonté de renouer avec les racines historiques du pays et de mettre en lumière les personnalités qui ont marqué son histoire précoloniale et sa lutte pour l’indépendance.
La transformation du paysage urbain bamakois ne se limite pas aux seules références coloniales. L’avenue CEDEAO sera rebaptisée avenue de l’AES, reflétant les nouvelles orientations diplomatiques du pays et son engagement dans l’Alliance des États du Sahel.
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