L’Égypte aurait refusé de participer aux exercices militaires « Africa Peace 3 » organisés par l’Algérie dans le cadre de la Capacité nord-africaine régionale (NARC). Selon plusieurs médias, cette décision serait motivée par la présence des milices du Polisario, bien qu’un journal algérien proche du pouvoir ait tenté de démentir cette information.
La Mauritanie a également confirmé sa non-participation à ces manœuvres militaires, poursuivant ainsi sa politique de boycott des réunions de la NARC organisées en présence de représentants du Polisario. Cette absence de deux acteurs majeurs de la région soulève de sérieuses questions quant à l’efficacité et la légitimité de cette force militaire régionale censée contribuer à la paix et à la sécurité en Afrique du Nord.
La position égyptienne expliquée par ses experts
Le général égyptien à la retraite Mohamed Abdelouahed, expert en affaires africaines de sécurité, a clairement justifié le refus de son pays lors d’une interview accordée à la chaîne allemande Dwelle TV News Arabia. Il a qualifié la présence du Polisario de question « très sensible » qui contrevient au principe « sacro-saint » du respect de « l’unité territoriale des pays » que l’Égypte a toujours défendu.
Pour Le Caire, l’atteinte à l’intégrité territoriale du Maroc constitue une ligne rouge infranchissable. Soucieuse de maintenir de bonnes relations tant avec le Maroc qu’avec l’Algérie, l’Égypte refuse néanmoins de tomber dans ce qu’elle considère comme un piège tendu par le régime algérien.
Des divergences profondes au-delà du dossier saharien
La position égyptienne reflète des désaccords plus larges avec l’Algérie sur plusieurs dossiers régionaux, notamment concernant la Libye et la Palestine. Le Caire chercherait même à prendre en main la gestion de la NARC pour la sortir de ce qu’il considère comme sa « léthargie actuelle ». En février dernier, l’Égypte a d’ailleurs accueilli une réunion de cette structure, marquée par la participation inédite de la Mauritanie, qui avait jusqu’alors boycotté toutes les réunions organisées à Alger en présence du Polisario.
Fait significatif, le jour même où était annoncée la non-participation égyptienne aux exercices militaires, l’attaché militaire de l’ambassade d’Égypte en Algérie, le général Mohamed Attia Nasser, effectuait une visite de travail à Nouakchott où il a rencontré de hauts responsables militaires mauritaniens, suggérant une possible coordination entre les deux pays sur ce dossier.
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