Nigéria : la banque centrale doute de l’objectif pétrolier ambitieux

Photo : Reuters

Le Nigeria, géant pétrolier africain, ambitionne de relancer sa production d’or noir. Après des années de déclin marqué par le vol, le vandalisme et un manque d’investissement, le pays a réussi à stabiliser sa production à 1,8 million de barils par jour, un record après plusieurs années en dessous de 1,5 million b/j. Ceci grâce à des réformes ambitieuses mises en œuvre par le gouvernement qui visent à revitaliser le secteur grâce à des incitations fiscales, à la vente d’actifs et à un renforcement de la sécurité autour des installations. 

Fort de ce succès, le gouvernement a fixé un objectif ambitieux : atteindre 2 millions de barils par jour d’ici fin 2024, puis 4 millions d’ici à 2030. Pour y parvenir, il compte sur des mesures incitatives pour les investisseurs, un renforcement de la sécurité et la mise en vente de blocs pétroliers. Parallèlement, il ambitionne de tripler la production gazière, la faisant passer de 3,5 à 12 milliards de pieds cubes par jour. Un appel d’offres pour 31 blocs pétroliers et gaziers, couvrant des zones terrestres et offshore, ainsi qu’un autre pour des champs non encore exploités, devraient attirer des investisseurs et contribuer à atteindre ces objectifs. 

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Cependant, cet optimisme est tempéré par les doutes émis par la Banque centrale du Nigeria. Selon l’institution, les infrastructures vieillissantes et les inefficacités opérationnelles constituent de sérieux obstacles à l’atteinte de ces objectifs. Les vols de pétrole, qui perdurent malgré les efforts de sécurisation, mettent en péril la viabilité de ces projets. La Banque centrale souligne l’importance de moderniser les pipelines et de trouver des solutions durables pour lutter contre le vandalisme afin d’assurer la fiabilité de la production nigériane sur la scène internationale.

Ces préoccupations de la Banque centrale trouvent un écho dans les critiques concernant l’état des infrastructures pétrolières dans le delta du Niger. Ces infrastructures, victimes de vandalisme répété et d’un manque d’entretien, sont jugées en état de délabrement avancé. Pour l’heure, ni le régulateur pétrolier ni la compagnie nationale du pétrole n’ont réagi aux conclusions du rapport de la Banque centrale. La réussite du plan de relance de la production pétrolière nigériane dépendra donc de la capacité des autorités à relever ces défis et à mettre en œuvre les réformes nécessaires.

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