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Reddition de compte du gouvernement béninois : Véronique Tognifodé passe  à l’exercice

Ph Benoit KOFFI

Depuis 2016, le Bénin a entrepris des réformes significatives pour renforcer les capacités du capital humain, notamment à travers des initiatives d’éducation financière et d’autonomisation des femmes. Ces efforts visent à améliorer la gestion des ressources et à soutenir les populations vulnérables, avec des programmes touchant des milliers d’artisans et de jeunes filles. Lors de l’émission de reddition de compte du jeudi 19 décembre 2024, la ministre des affaires sociales et de la micro finance à faire le bilan des actions réalisées dans son domaine de compétences mais s’est aussi projeté vers le futur avec les ambitions du gouvernement à l’horizon 2026.

RENFORCEMENT DES CAPACITES DU CAPITAL HUMAIN

Avant 2016, les initiatives en matière d’éducation financière étaient éparses. Aujourd’hui, nous avons initié un projet d’envergure nationale d’éducation financière des consommateurs actuels et potentiels des SFD qui sera mis en œuvre au sein des Guichets Uniques de Protection Sociale (GUPS). L’éducation financière permet aux populations de savoir comment gérer leurs activités génératrices de revenus ou de gérer au mieux les crédits qui leur sont alloués par les institutions financières. (Rejoignez la famille des abonnés de la chaîne WhatsApp de La Nouvelle Tribune en cliquant sur le lien https://whatsapp.com/channel/0029VaCgIOFL2ATyQ6GSS91x)

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Le programme de renforcement des capacités des populations cibles s’est également illustré ces trois dernières années à travers ARCH-formation. Ce programme a déjà impacté des milliers d’artisans dans 15 corps de métiers utilitaires dans 8 communes pilotes. Mieux, environ 20% des artisans formés ont bénéficié de crédit pour accroître leurs capacités d’acquisition de matériels et de dotation en fonds de roulement.

PERSPECTIVES : La généralisation de l’éducation financière en finance inclusive permettra également d’impacter d’ici 2026, près d’un million de clients des GUPS et environ 100.000 acteurs du monde rural dans les filières dont l’État fait la promotion (maraîchage, soja, karité, riz et anacarde).

Généralisation de ARCH formation aux 69 communes restantes et à d’autres métiers à fort impact pour au moins un million d’artisans qui pourront accroitre leurs capacités de production et renforcer leur professionnalisme. Il est prévu aussi de leur faciliter l’accès aux crédits artisans (allant jusqu’à 2 millions de FCFA) pour leur permettre de s’installer et de s’équiper convenablement

AUTONOMISATION DE LA FEMME ET DE LA FILLE

  • APPUIS AUX GROUPEMENTS FEMININS

Avant 2016, les mesures d’autonomisation de la femme étaient peu structurées et ne se limitaient qu’à quelques formations et appuis sporadiques.

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Depuis 2016, les réformes en cours dans le domaine de l’autonomisation des femmes ont permis d’améliorer considérablement leur statut.

Contrairement au passé, nous avons réorganisé et redynamisé les groupements féminins à travers la mise en place d’une plateforme numérique de recensement, le renforcement des capacités et les appuis en matériels. Au total, près de 4.000 groupements actifs ont été recensés et catégorisés sur la plateforme et environ 8.500 femmes ont été formées dans la gestion financière et l’épargne crédit. Les mêmes groupements ont bénéficié d’équipements pour la transformation de noix de karité, de riz, d’arachide, de manioc et de maïs sur toute l’étendue du territoire national.

PERSPECTIVES

A l’horizon 2026, le MASM ambitionne de poursuivre l’opérationnalisation du Projet de Promotion du Genre et de l’Autonomisation de la Femme en vue d’appuyer au moins 2.000 groupements féminins dans toutes les communes.

  • RENFORCEMENT DU POTENTIEL ECONOMIQUE DES ADOLESCENTES ET JEUNES FILLES PAR LA FORMATION

Avant 2016, il y avait peu d’initiatives pour aider les filles et adolescentes, notamment celles qui ont abandonné les classes ou celles qui n’étaient pas scolarisées à devenir autonomes pour éviter d’être des proies faciles ou des victimes des exploitations et des abus.

A partir de 2016, et en lien avec l’objectif du capital humain sain, compétent et compétitif, plusieurs projets et programmes d’envergure nationale ont été mis en place afin de former cette cible et de lui accorder des moyens financiers substantiels pour le démarrage d’une activité économique.

Dans ce cadre, 770 espaces sûrs répartis sur l’ensemble du territoire accueillent les adolescentes et jeunes filles pour leur formation et orientation. Les espaces sûrs en question sont des cadres appropriés et sécurisés où les adolescentes et jeunes filles sont entretenues sur des thématiques visant à améliorer leurs connaissances en matière de compétences de vie courante et de santé sexuelle et reproductive. A ce jour avec le projet SWEDD, sur près de 200.000 filles ayant fréquenté les espaces sûrs, environ 56.000 filles de 14 à 24 ans ont été formées à divers métiers alternatifs et professionnels comme la sérigraphie, la peinture bâtiment, la réparation de panneaux photovoltaïques. Ensuite, elles ont été équipées et installées. Le montant total investi dans cette initiative est de 7 milliards de FCFA.

PERSPECTIVES : Il est prévu une extension des projets et programmes de renforcement économique des adolescentes et jeunes filles déscolarisées et non scolarisées pour atteindre 500 000 bénéficiaires.

  • MECANISME DE MAINTIEN DES FILLES A L’ECOLE

Avant 2016, l’action de l’Etat consistait en des subventions et exonérations à faible portée. Ainsi, de nombreuses filles ont abandonné leur scolarisation sans mesures alternatives.

Aujourd’hui, l’intervention de l’Etat est structurée. Par exemple, pour encourager la scolarisation, des kits scolaires sont distribués annuellement à 500.000 filles dans les écoles primaires et secondaires publiques sur l’ensemble du territoire national. De même, des kits hygiéniques, sont distribués aux adolescentes pour la gestion de leurs menstrues. Dans le même ordre d’idées, plus de 180.000 filles ont bénéficié des transferts monétaires. Les exonérations ont été maintenues et améliorées pour s’étendre jusqu’en classe de terminale.

Les écolières de CM1 et CM2 bénéficient ainsi de transferts monétaires de 9000 FCFA par mois pendant 9 mois/an et sur 3 ans ainsi que de kits scolaires comprenant des panneaux et lampes solaires d’un coût unitaire moyen annuel de 65.000 FCFA pendant 3 ans.

De même grâce à ce projet, 120 filles de l’enseignement technique ont bénéficié d’une bourse de soutien composé de transferts monétaires de 13.500 FCFA/mois au niveau secondaire pendant 3 ans, des bourses de soutien de 27.500 FCFA/fille inscrite en sciences et techniques industrielles à raison de 10 par département pendant 3 ans. Enfin 117 étudiantes ont bénéficié d’une bourse universitaire de 38.000 FCFA/étudiante inscrite à l’université à raison de 10 par département pendant 3 ans.

Cela obéit à la volonté du Gouvernement de travailler à maintenir les filles, surtout celles issues de milieux défavorisés, dans l’enseignement et de les encourager à embrasser les séries techniques. Sans ces soutiens, il est évident que nombre d’entre elles ne poursuivraient pas les études.

PERSPECTIVES : Le Gouvernement prévoit, outre la systématisation des transferts monétaires, des exonérations et des mesures de discrimination positives à l’égard des filles, de mettre en œuvre le programme Education plus et la dotation de kits hygiéniques à toutes les filles. Ces deux projets se proposent d’impacter près d’un million d’adolescentes. 

  • LUTTE CONTRE LES VIOLENCES BASEES SUR LE GENRE (VBG)

Avant 2016, les mesures de protection des droits de la femme étaient peu audacieuses. Ce qui ne permettait pas un réel épanouissement de la femme et la fille béninoises qui subissaient dans la banalisation et le silence des violences, abus et exploitation de tous genres. En ce qui concerne le cas des violences basées sur le genre (VBG) par exemple, il n’y avait aucune mesure forte contre le harcèlement sexuel des filles et des femmes dans les milieux de formation, d’éducation et professionnel. 

Pour corriger cet état de chose, le système de protection de la femme a été entièrement repensé à travers le renforcement du cadre législatif, réglementaire et institutionnel d’une part, et d’autre part à travers l’actualisation des mécanismes de prise en charge. 

En 2021, le cadre législatif a été ainsi renforcé pour améliorer considérablement la protection des droits des femmes contre les violences en confiant à la CRIET la répression de certaines infractions commises sur les filles de moins de 13 ans. Dans la même veine, les Centres Intégrés de Prise en charge (CIPEC) des victimes et survivantes de violences basées sur le genre ont été renforcés et l’Institut National de la Femme (INF) redynamisé. Un institut désormais doté de larges pouvoirs et représenté dans toutes les communes, pour protéger les filles et les femmes, puis œuvrer à leur émancipation. Ces dispositions ont augmenté l’accès aux services, la dénonciation, et la prise en charge intégrée et holistique des victimes. Aujourd’hui, la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles à raison du sexe est intensifiée. Pour protéger les filles afin de leur permettre de finir sans entrave, ni chantage sexuel leur formation, les relations amoureuses entre l’apprenante et son formateur sont interdites au Bénin aussi bien à l’école que dans les ateliers.

Entre la période 2016 à 2023, plus de 64 000 femmes victimes de VBG sont prises en charge dans les Centres de Promotion Sociale (CPS) dans les 77 communes.

PERSPECTIVES : Le MASM prévoit une campagne de vulgarisation dans les langues nationales sur les lois protégeant les femmes et les filles pour que les populations soient informées où qu’elles se trouvent, et la création de 3 centres d’hébergement et de transit pour les victimes de VBG (Zê, Savalou et Ndali).

PROTECTION SOCIALE

  • PROTECTION DE L’ENFANT
  • Réformes dans la prise en charge et la réinsertion des enfants en situation difficile

Les indicateurs de protection de l’enfant en décembre 2015 affichaient 3 filles sur 10 victimes de mariages précoces, 54% des enfants en situation de travail et 91% victimes d’au moins une forme de violence au cours de la dernière semaine avant l’enquête.

A ce jour, environ 150.000 enfants ont bénéficié de services et prestations intégrés et de réinsertion. Cette prise en charge s’est accrue, avec l’installation, depuis 2020, en pleine pandémie de Covid-19, de la ligne d’assistance aux enfants (numéro vert gratuit 138) qui a permis, outre la dénonciation, l’écoute, les conseils et informations, d’appréhender et de poursuivre les auteurs des violences et maltraitance sur les enfants.

De même, le Gouvernement a créé des centres d’accueil et de transit d’enfants (CATE) à Cotonou, à Allada et à Kandi qui ont hébergé, pris en charge et réinséré plus de 1000 enfants en situation difficile, en fugue, et assaini les centres d’accueil et de protection d’enfants (CAPE) avec la mise en place d’une plateforme, le contrôle et la fermeture des structures qui ne sont pas aux normes.

PERSPECTIVES : Nous allons renforcer les mesures pour créer un environnement protecteur des enfants dans les centres d’accueil, de protection et de réinsertion, la systématisation des mesures de dénonciation et la digitalisation de la prise en charge pour favoriser le suivi et la réinsertion.

  • Prévention des dérives sociales au sein de la jeunesse

Les établissements scolaires et centres de formation ont connu, avant 2016, une recrudescence des cas de grossesses et autres dérives qui ont défrayé la chronique. De nombreuses élèves filles ont ainsi abandonné leur scolarisation ou ont été touchées par les conséquences désastreuses du fait d’un avortement clandestin. 

La prévention des grossesses non désirées et/ou précoces a connu un tournant décisif depuis 2019 avec la mise en place des campagnes de sensibilisation « Agbazatché » dont l’objectif est de dialoguer avec les adolescents et jeunes sur l’estime de soi, la lutte contre les grossesses précoces, l’intérêt de s’approprier son destin et la prévention d’autres dérives sociales. Elle a impacté plus de 50.000 élèves (filles et garçons) de 59 collèges et lycées dans 46 communes.

Faisant suite à ces grandes campagnes de sensibilisation de masse, un programme de classes socio-éducatives a été conçu et déployé dans des lycées et collèges. Sa mise en œuvre permettra d’une part, de freiner la recrudescence des fléaux sociaux et la disparition progressive des valeurs cardinales humaines, mais aussi patriotiques, de prévenir le fléau de la cybercriminalité et autres dérives de la jeunesse, et d’autre part, de planter les graines de la culture de l’excellence, de la découverte de son talent, du mérite du travail, de la construction morale et éthique de soi, de l’empathie, du respect de soi et des autres.

PERSPECTIVES : Dès la rentrée 2024-2025, l’expérience pilote des classes socio-éducatives en cours dans 20 établissements, sera généralisée. Cette initiative porte toute notre espérance à voir s’opérer un changement objectif et essentiel dans le comportement, la pensée constructive de la jeunesse, un renouvellement positif pour une relève de qualité à laisser à notre pays le Bénin.

  • GESTION DU HANDICAP
  • Inclusion des personnes handicapées

Avant 2016, les personnes handicapées étaient confrontées à des discriminations et à des exclusions du fait de leur handicap et n’ont bénéficié que de quelques aides pour leur mobilité et leur réadaptation. Le Bénin a connu de réelles avancées en matière de protection des droits des personnes handicapées avec la promulgation en 2017 de la loi portant protection et promotion des personnes handicapées qui leur consacre des droits spécifiques (santé, éducation, formation, insertion professionnelle, protection sociale, justice).

Ainsi, entre 2018 et 2023, plus de 50.000 personnes handicapées (enfants et adultes) ont bénéficié d’interventions chirurgicales, d’aides techniques (fauteuils roulants, tricycles, béquilles, cannes), d’aides sociales annuelles, etc.

Entre 2016 et 2020, près de 30.000 personnes handicapées ont été touchées sur toute l’étendue du territoire national par l’ensemble des appuis. Outre les bourses et aides universitaires, des aides sociales annuelles de 100.000 FCFA ont été spécialement accordées à 375 étudiants handicapés pour la poursuite de leurs études universitaires. 

Depuis 2023, des décrets accordant aux personnes handicapées des avantages forts ont été pris (subventions sur les appareils, mesures de facilitation de la mobilité, de l’éducation, de la formation professionnelle et universitaire, de l’insertion professionnelle tant dans le secteur public que privé, aux loisirs et dans les transports en commun).

Aujourd’hui, dans les concours de la fonction publique, les personnes handicapées ont commencé par bénéficier du quota de 5% qui leur est accordé. A titre d’illustration, le dernier concours direct de recrutement au profit du Ministère de la Justice et de la Législation a respecté cette disposition et une dizaine de personnes handicapées ont été recrutées dans la Fonction publique.

La machine de l’inclusion des personnes handicapées est ainsi lancée au Bénin. Les procédures pour l’octroi de la carte d’égalité des chances sont en cours de finalisation.

PERSPECTIVES : Cette carte permettra aux personnes handicapées de bénéficier des appuis pour la mise en place de leurs entreprises, des crédits à taux bonifié, des exonérations sur les appareillages et aides techniques de mobilité, et de réduction sur les frais de transport en commun et d’entrée dans les salles de loisirs, etc. Pour les étudiants handicapés, cette même carte donnera accès à des aides sociales, à une majoration de cinq (5) ans de la tranche d’âge requise pour les inscriptions et l’obtention des bourses et aides universitaires. Les établissements inclusifs recevront des subventions annuelles de l’État et les entreprises qui emploient les personnes handicapées seront largement soutenues.

De même, un projet d’inclusion scolaire et médico-social des enfants souffrant des troubles du spectre de l’autisme sera lancé pour un montant annuel de plus de 70 millions de francs CFA. Sa mise en œuvre permettra aux enfants autistes de bénéficier de l’assistance permanente d’un auxiliaire de vie scolaire, de soins et d’examens médicaux nécessaires, ainsi qu’une subvention pour leur scolarisation.

Au total, le Gouvernement investira environ cinq cents millions de Francs CFA annuellement pour l’inclusion des personnes handicapées. Aujourd’hui, la discrimination basée sur le handicap n’est plus tolérée dans notre pays. Avec toutes ces mesures, le Bénin se positionne comme pionnier dans la sous-région en matière d’inclusion des personnes handicapées.

  • Récupération et prise en charge des malades mentaux errants

Avant 2016, nos villes principales et secondaires présentaient un spectacle désolant avec la déambulation des malades mentaux errants, abandonnés par leurs familles, en situation de danger pour eux-mêmes et parfois pour les populations.

Pour redonner un minimum de dignité humaine à ces concitoyens extrêmement vulnérables, un programme spécial a été conçu pour les sortir de la rue, les prendre en charge et les réinsérer. Ainsi, une opération expérimentale a été menée pendant 2 ans et a conduit au retrait de centaines de personnes qui ont été réhabilitées après des séjours de trois à douze mois dans des centres psychiatriques. Après stabilisation, certains ont pu être réintégrés dans leurs familles, d’autres accompagnés par des activités génératrices de revenus financées à l’occasion de leur réinsertion sociale. Les bons résultats obtenus ont permis de concevoir la création du Centre d’Assistance Psychiatrique (CAP) à Kpomassè.

PERSPECTIVES : Le MASM projette de rendre fonctionnel dans les tout prochains mois, le Centre d’Assistance Psychiatrique de Kpomassè pour en faire un centre pilote d’accueil, de réhabilitation sociale des malades mentaux errants.

  • FILETS SOCIAUX

Avant 2016, quelques timides initiatives de filets sociaux ont été prises à de petites échelles. Mais, lesdites initiatives se sont limitées à des transferts monétaires accordés à quelques personnes pauvres et de manière fortement politisée.

Depuis 2016, nous avons conduit plusieurs projets de filets sociaux qui ont impacté des milliers de ménages avec le projet ACCESS. Parallèlement la réalisation du registre social unique qui réunit les données des personnes pauvres identifiés sur la base d’une enquête dans les ménages avec une validation communautaire permet aujourd’hui de pouvoir adresser de façon fiable, transparente et sans intermédiaire des transferts monétaires.

Ainsi, un montant global de près de 5 milliards de FCFA a été déboursé au profit de 20.000 ménages environ par des transferts monétaires de 5.000 à 12.000 FCFA/mois, sans oublier le renforcement des activités génératrices de revenus au profit de 12 000 autres ménages.

PERSPECTIVES : L’engouement suscité par ces programmes et le besoin de portage des pauvres extrêmes pour en faire des personnes économiquement viables et socialement responsables a entraîné l’élaboration du projet GBESSOKE au profit de 150 000 ménages pauvres extrêmes à l’horizon 2026. A partir de 2024, nous procédons à des transferts monétaires pour subsistance alimentaire de 10.000 FCFA par mois pendant 09 mois chaque année et octroyons une subvention d’un montant de 50.000 FCFA au 6ème et au 9ème mois pour la mise en place d’une activité génératrice de revenus. Ce projet porte également la transformation des centres de promotion sociale (CPS) en guichet unique de protection sociale (GUPS) avec la construction de 35 nouveaux GUPS et la rénovation de 85 CPS actuels. Il est attendu de cette transformation une meilleure accessibilité des populations à tous les services et prestations du MASM (protection sociale et microfinance), et la complétude des processus de prise en charge. Ainsi, tout client ou toute personne qui accèdera au GUPS pourra bénéficier, outre des prestations sociales, de l’accès à une carte biométrique d’assurance-maladie, à l’éducation financière et/ou au microcrédit, ou même à d’autres prestations comme l’enrôlement au répertoire national des personnes physiques.

  • ASSURANCE MALADIE UNIVERSELLE

Depuis les indépendances, aucun système d’assurance maladie offert par l’État n’a prospéré. Ainsi, les membres des ménages pauvres extrêmes étaient exposés à diverses affections dont les coûts de prises en charge sont au-delà de leurs moyens. A titre d’exemple, le programme d’assurance maladie (RAMU) n’a pas atteint les objectifs escomptés.

Depuis 2016, le Gouvernement implémente le projet ARCH dont une des composantes est l’assurance-maladie universelle pour laquelle le Gouvernement manifeste la solidarité nationale envers les pauvres extrêmes et les pauvres non extrêmes dont l’Etat prend en charge les frais soit à 100%, soit à 50%.

Ainsi, à ce jour, pratiquement 1 million de pauvres extrêmes ont reçu gratuitement leurs cartes d’identité biométriques, pièce essentielle pour bénéficier gratuitement de soins de santé. Une façon structurée d’organiser le Social et surtout de venir en aide à nos compatriotes démunis qui, pour 1.000 FCFA, peuvent renoncer à aller en consultation pour un petit paludisme ou quelque affection bénigne au risque d’en mourir. 

Désormais, pour le Gouvernement, il n’est donc plus question que les soucis financiers empêchent les populations d’avoir accès aux soins de santé. Un montant de 30 milliards a été investi dans ce programme depuis le démarrage de ARCH, et l’assurance maladie se déploie progressivement dans toutes les communes du pays.

Concernant la gratuité de la césarienne, de 2009 à 2016, 193.408 césariennes ont été prises en charge. Depuis 2016, cette prestation a été maintenue et les chiffres sont en constante hausse. Rien que de 2021 à 2023, 102.532 femmes ont bénéficié de la césarienne gratuite.

Il se dégage que non seulement cette action sociale s’est poursuivie mais aussi le Gouvernement l’a surtout améliorée en la rendant plus efficace et en corrigeant les insuffisances relevées avec un paiement systématique des redevances aux centres de santé ; ce qui leur évite les ruptures de stock ou les difficultés de financement. Ainsi, rien que de 2021 à 2023, le Gouvernement a déboursé plus de 10 milliards de FCFA pour la gratuité de la césarienne.

PERSPECTIVES : Le Gouvernement œuvre à la mise en œuvre de l’Assurance Maladie Obligatoire qui permettra à quiconque vit au Bénin d’être pris en charge dans les hôpitaux en cas de soucis de santé sans se soucier des frais y afférents.

Il est aussi prévu l’extension du Registre Social Unique aux victimes de catastrophes naturelles, la mise en place du panier de soins des fonctionnaires de l’État et des agents des établissements publics et des collectivités locales, etc.

  • AUTRES INTERVENTIONS : Diverses mesures sociales

L’assistance financière de l’Etat ne s’est pas limitée aux programmes cités ci-dessus. Il convient d’indiquer qu’à l’occasion de la survenue de la pandémie de la Covid-19 qui a surpris le monde entier, le Gouvernement a pris des mesures sociales inédites à travers le programme de soutien en faveur des entreprises formelles, des artisans et petits métiers de services de l’informel, et des personnes vulnérables que sont les pauvres et extrêmes pauvres.

Durant cette période éprouvante, grâce au travail d’identification des Centres de Promotion Sociale sur tout le territoire national, des milliers d’artisans, de conducteurs de taxi et bus, des promoteurs de bar-restaurants, de femmes et d’hommes tenant des petites unités commerciales se sont inscrits sur la plateforme en ligne pour bénéficier de ces subventions.

Au total, environ 45.000 artisans et petites unités de services ont bénéficié du Trésor public des transferts monétaires mobiles non remboursables de près de 5 milliards de FCFA.

De même, des actions spécifiques ont été réalisées à l’endroit des personnes handicapées, des personnes âgées qui ont reçu des masques de protection, du gel hydroalcoolique, du savon, des dispositifs adaptés de lavage de mains et d’aides techniques de mobilité mais aussi d’appuis en matériel pour renforcer leurs activités génératrices de revenus.

Contrairement aux idées reçues et aux préjugés distillés ici et là, le Gouvernement a, depuis 2016, apporté de façon sérieuse et méthodique son soutien aux compatriotes en difficulté car victimes d’incendies, d’inondations et autres sinistres. 5 milliards de FCFA répartis aux communes ont été investis dans ces activités. Ainsi de 2016 à 2023, près de 6000 Béninois sinistrés ont bénéficié de l’assistance du Gouvernement. Or, avant 2016, il n’y avait aucun cadre formel pour ce genre d’actions.

PERSPECTIVES : Au regard de son importance, le Gouvernement travaille à systématiser la réponse face aux risques de catastrophes majeures et à responsabiliser davantage les collectivités locales pour une gestion efficace des sinistres.

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